Le 2 février 2018, c'est la journée nationale « Une réponse accompagnée pour tous ». Les acteurs impliqués vont débattre de ce dispositif avec l'objectif d'assurer son essaimage sur l'ensemble du territoire. L'occasion de partager les premières expériences, de nouveaux modes de travail et de coopération et d'échanger sur les perspectives des chantiers destinés à améliorer le soutien des personnes afin qu'aucune famille de personne handicapée ne reste « sans solution ».
L'affaire Amélie
Tout a commencé en 2013. Le 7 octobre, le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise enjoignait au directeur général de l'ARS (Agence régionale de santé) d'Ile-de-France de prendre sous 13 jours « toute disposition garantissant une prise en charge effective » d'une jeune femme avec un lourd handicap mental. L' « affaire Amélie », portée par l'Unapei. Le 10 juin 2014, Denis Piveteau remettait un rapport majeur « 0 sans solution ». Son introduction était sans appel : « N'avoir plus aucune solution d'accompagnement pour une personne dont le comportement est trop violemment instable ou dont le handicap est trop lourd, et dont en conséquence personne « ne veut plus », est inadmissible. Et cela se produit ».
Généralisée depuis le 1er janvier 2018
En préambule des quatre tables rondes programmées le 2 février, Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, a ouvert la journée. « Pour rendre impossible cet inadmissible, Denis Piveteau nous invitait à « cesser le bricolage » et mettre en place une organisation collective destinée à permettre un parcours de vie sans rupture, pour les personnes en situation de handicap et leurs proches. », explique-t-elle. Après un lancement progressif depuis 2015 sur 23 puis 90 départements, la démarche « Une réponse accompagnée pour tous », issue de ce rapport, est généralisée depuis le 1er janvier 2018. « Cette généralisation arrive à un moment opportun », affirme Sophie Cluzel qui vise « la vie la plus ordinaire possible ». « Elle me permet de m'appuyer sur ses fondamentaux pour mettre en œuvre la feuille de route que m'a confiée le Premier ministre ».
Démarches en cours
Considérant que « l'école a un rôle essentiel à jouer » dans cette démarche, elle rappelle les actions menées en 2017 pour une rentrée « plus fluide ». « Parant au plus pressé », elle acte le lancement d'un large « plan de transformation du système éducatif et médico-social » afin de garantir le droit à une scolarisation de qualité à tous les élèves en situation de handicap, ainsi que l'élaboration du 4ème plan Autisme puisque de nombreuses personnes autistes n'ont pas d'accompagnement adapté. Cette offre doit être, selon elle, tournée vers le milieu ordinaire chaque fois que cela est possible.
Plan d'accompagnement global
Sa feuille de route a pour ambition de « moderniser l'offre d'accompagnement des personnes handicapée ». Et de mentionner les « plans d'accompagnement global » qui permettent notamment aux MDPH de « sortir de la logique de guichet administratif et être un lieu de l'accompagnement des personnes et de leurs familles », renforcé par le déploiement d'un système d'information de suivi des orientations, qui permettra enfin de connaître les besoins et surtout d'identifier les personnes sans accompagnement qui sont parfois perdues de vue.
De nouveaux crédits
La stratégie quinquennale lancée en 2017, et dotée de 180 millions d'euros, a été confirmée. L'enveloppe dédiée à la prévention des départs en Belgique est doublée en 2018. « Ces nouveaux crédits alloués doivent, selon la ministre, nous permettre de sortir d'un système encore trop souvent binaire » : l'accueil en établissements ou la vie en autonomie en milieu ordinaire.