Les personnes en fauteuil roulant peuvent-elles monter à bord des trains de nuit ? « Ces Intercités ne leurs sont pas accessibles », tranche la SNCF sur son site web. « Rien d'accessible du tout ? C'est une plaisanterie ? », s'insurge Florian Deygas, membre du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), sur X (anciennement Twitter). « Toutefois, les personnes en situation de handicap visuel, auditif et/ou mental avec accompagnateurs peuvent emprunter nos trains », ajoute le groupe ferroviaire. Si l'enthousiasme est manifeste face au retour de ces liaisons nocturnes début décembre 2023 en France, notamment le Paris-Aurillac supprimé depuis vingt ans, la colère gronde du côté de certains voyageurs à mobilité réduite...
Une « discrimination volontaire de l'Etat »
En tête de « ligne », Sébastien Peytavie, député écologiste de Dordogne, qui se déplace en fauteuil roulant. « Le non-aménagement est une véritable discrimination volontaire de l'Etat », affirme-t-il sur X le 12 décembre 2023, déplorant que, dix-huit ans après la loi de 2005, relative notamment à l'accessibilité des transports collectifs, elle ne soit toujours pas appliquée. L'élu demande à être reçu « avant les vacances (de Noël, ndlr) » par Clément Beaune, ministre des Transports, Fadila Khattabi, ministre déléguée au Handicap, et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, pour « entendre leurs explications ».
Un train de retard sur l'Allemagne
La SNCF annonce dans les colonnes de TF1info « qu'aucune évolution n'est prévue sur les trains existants, compte tenu de leur âge et des moyens mis à disposition de l'entreprise ». Pourtant, d'autres lignes nocturnes, qui rallient notamment Paris à Berlin ou Vienne, sont, elles, accessibles. « Ce n'est pas du tout le même matériel », indique l'entreprise française à nos confrères. « Sur les trains de nuit étrangers, du matériel autrichien est utilisé, plus récent » contrairement aux « trains français qui sont plus anciens » et, par conséquent, moins adaptables.
Le Défenseur des droits saisi ?
Il n'y a plus qu'à espérer que les éventuels nouveaux trains de nuit respectent (enfin ?) le principe d'accessibilité universelle... Effectivement, « si un nouveau matériel roulant est produit, il répondra à ces obligations avec une voiture par rame accessible », assure le cabinet de Clément Beaune auprès de TF1info. En attendant, Sebastien Peytavie annonce vouloir saisir « dans la semaine » le Défenseur des droits. Suffisant pour remettre la SNCF sur les rails de l'accessibilité ?