Salarié du médicosocial : un programme pour prévenir les TMS

Les troubles musculo-squelettiques, bête noire des salariés du médicosocial. Pour les prévenir et favoriser le bien-être au travail, une asso lance Justin'move, programme qui propose des séances d'activités physiques adaptées aux différents postes.

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Jeune femme en train de faire des étirements dans une salle avec un canapé.

En France, un accident du travail sur six se produit dans le secteur médicosocial*, soit près de deux fois plus que dans le BTP. Premiers responsables ? Les troubles musculo-squelettiques (TMS), qui sont liés à 95 % des maladies professionnelles reconnues dans ce milieu, et peuvent entraîner, à terme, des handicaps. Face à ce constat, l'association Siel bleu, spécialisée dans l'activité physique adaptée des personnes « en fragilité », déploie le programme « Justin'move ». Objectif ? Favoriser la prévention santé et la qualité de vie au travail des salariés des Établissements sanitaires et médicosociaux (ESMS).

100 000 salariés mis en mouvement d'ici 2026

En 2019, selon les données de l'Anap, agence d'intervention et de conseil publique rattachée au ministère de la Santé, les AT-MP (Accidents du travail-Maladies professionnels) ont conduit à plus de 2,2 millions de journées d'absence dans les ESMS privés et 1,2 million dans les établissements publics. On observe une hausse globale de 41 % depuis 2016. Infirmiers, cadres de santé, personnels de cantine, de nettoyage, services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)... Tous les services sont concernés. « Prendre soin des soignants », c'est le leitmotiv de Justin'move. Il a pour objectif de toucher 2 400 établissements d'ici 2026 et 100 000 salariés.

5 ateliers ludiques et interactifs

Depuis cet automne, cinq ateliers ludiques et interactifs sont proposés dans des dizaines de structures partout en France : mobilités actives (rappelle les bienfaits du vélo et de la marche), santé et qualité de vie au travail (propose des activités physiques adaptées aux différents postes de travail), la fresque de la mobilité (avec le jeu de la mobilité décarbonée), engagement institutionnel et mobilité durable (pour découvrir les solutions locales). Découvrez la cartographie des établissements qui « suivent le mouv' » sur le site de l'association Siel bleu.

Encourager les directions à s'engager

Concrètement, comment ça marche ? « Nous proposons un catalogue des ateliers aux directions et, ensemble, nous choisissons les plus adaptés aux besoins de l'établissement et de ses salariés. Le premier atelier que nous proposons est pour la direction afin de marquer leur engagement envers le projet », explique Quentin Soyez, chargé d'équipe Nord du programme. En effet, outre l'accompagnement des travailleurs, celui-ci vise à inciter les chefs d'établissements à mettre en place des leviers d'action pour favoriser le bien-être au travail. Les salariés s'inscrivent ensuite sur la base du volontariat et participent aux modules de leur choix.

Plus d'économies et de lien social !

« En plus des bienfaits pour l'environnement, Justin'movE favorise la cohésion et le lien social entre les salariés, tout en leur faisant faire des économies financières, se félicite son responsable national, Sébastien Simonneau. La mise en place vaut vraiment la peine pour les structures médicosociales, qui peuvent même poursuivre cet engagement par la mise en place de moyens associés, comme des vélos pour les salariés. » 

Une campagne pour briser les idées reçues 

Début novembre, c'est l'association OETH (Objectif emploi des travailleurs handicapés) qui sonnait la tirette d'alarme sur la santé de ceux qui travaillent auprès des personnes handicapées et âgées (Médico-social : les pro aussi peuvent être handicapés!). Sa nouvelle campagne de sensibilisation vise à déconstruire les idées reçues : « Oui, un professionnel du secteur sanitaire, social et médicosocial peut être en situation de handicap ». L'enjeu est également d'encourager ces salariés à prendre soin d'eux. « Faire reconnaître son handicap c'est avant tout prendre en considération le fait que la santé a des conséquences sur le travail. C'est élargir la palette des solutions pour aménager un poste, accompagner un parcours, c'est se donner davantage de moyens pour continuer à exercer le métier qu'on a choisi », affirme le directeur de l'association, Pierre Marie Lasbleis.

* Cramif, mai 2024

© Stocklib / VitalikRadko

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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