Service national universel : accessible en cas de handicap ?

Environ 3 000 jeunes participeront à la première édition du Service national universel (SNU), dès juin 2019. Une expérience qui se veut fédératrice, citoyenne et accessible. Une opportunité d'inclusion pour les jeunes en situation de handicap ?

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« Rétablir un service militaire universel obligatoire », c'était la promesse de campagne d'Emmanuel Macron… Deux ans plus tard, environ 3 000 jeunes Français s'apprêtent à participer à la première édition du Service national universel (SNU), dès juin 2019. La différence ? Ce nouveau dispositif s'apparente au service civique, la rémunération en moins. Il comporte une phase obligatoire d'un mois et une période d'engagement facultative. Cette année, treize départements proposent à de jeunes volontaires de vivre cette expérience : Nord, Ardennes, Eure, Val d'Oise, Cher, Haute-Saône, Morbihan, Loire-Atlantique, Creuse, Puy-de-Dôme, Vaucluse, Hautes-Pyrénées et Guyane. Seules conditions : être âgé de 15 à 16 ans, avoir validé sa classe de troisième et habiter l'un des départements pilotes. Les jeunes en situation de handicap ne sont pas en reste, au contraire. Il y a plusieurs mois, le secrétaire d'Etat chargé de la mise en œuvre du SNU, Gabriel Attal, a exprimé son souhait de les voir participer dès cette première édition. Encore faut-il qu'il soit accessible à tous…

Inclusion effective

« Tous les jeunes en situation de handicap ont vocation à participer. Leur accueil sera adapté au cas par cas en fonction de leurs besoins particuliers », assure le ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse. Pour les personnes avec un handicap lourd, il faudra définir, en amont, les modalités d'adaptation. Elles auront la possibilité de visiter les lieux avec leur famille, avant le début du séjour ou de profiter de système de « téléprésence ». Autre possibilité : « bénéficier d'un accompagnement professionnel par un membre de l'équipe médico-sociale, dans le respect du code social de l'action et des familles (CASF) », ajoute-t-il. Première étape : la phase de cohésion, du 16 au 28 juin 2019. Elle doit s'effectuer dans un autre département que celui de résidence afin de découvrir un nouveau territoire. Plongé au cœur d'une brigade de 200 personnes, le jeune volontaire devra apprendre à vivre en communauté, créer des liens et ainsi affirmer sa place dans la société. Ils vivront à dix dans chaque « maisonnée » et seront encadrés par des militaires et des éducateurs. Selon le  ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, cette expérience représente « une opportunité de participation sociale et citoyenne et d'inclusion effective » pour les personnes en situation de handicap et constitue un « facteur de lutte contre les préjugés et les discriminations ». A leur arrivée, les jeunes recevront un uniforme -présenté le 18 avril 2019, par Gabriel Attal- bleu marine, un polo blanc et une casquette, avec une cocarde bleu-blanc-rouge estampillée SNU.

Phase de cohésion

Leur nouvelle routine : réveil à 6h30 avec le lever des couleurs et la Marseillaise et extinction des feux à 22h30. La journée, ils prendront part à des activités collectives : initiation au Code de la route, formation aux premiers secours, connaissance des services publics et accès aux droits, défense et sécurité nationale… Les ateliers pourront être aménagés pour les personnes en situation de handicap, en cas de difficulté. « L'appréciation de la possibilité ou des conditions de la participation sera faite au cas par cas par le médecin de l'établissement ou du service médico-social qui suit habituellement le jeune appelé », précise le ministère.
Ils auront également des entretiens personnels : bilan de santé, évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française, point d'étape sur les compétences (notamment numérique). Ces bilans permettent de détecter d'éventuelles difficultés et d'y apporter des solutions adaptées. Interdits la journée, les jeunes pourront récupérer leur téléphone le soir. « Lors de la formation des directeurs des centres SNU, un temps de présentation a été dédié aux spécificités de l'accueil des jeunes en situation de handicap », indique le ministère.

Mission d'intérêt général

Cette initiation se poursuit avec une mission d'intérêt général de deux semaines consécutives ou de 84 heures minimum réparties au cours de l'année scolaire 2019-2020, mais hors temps scolaire. Elle devra s'effectuer près de chez soi dans une association, au sein des services publics, des collectivités territoriales ou encore des corps en uniforme (pompiers, gendarmes). Les jeunes devront choisir un domaine : défense et sécurité nationales, environnement et développement durable, solidarité, santé, éducation, culture, sport, développement international… A l'issue de la mission, la structure d'accueil remettra à l'appelé un certificat lors d'une cérémonie en préfecture. Chaque jeune de 18 à 25 ans pourra ensuite, s'il le souhaite, s'engager dans une mission de trois à douze mois concernant la défense et la sécurité, l'accompagnement des personnes, la préservation du patrimoine ou l'environnement (service civique, sapeur-pompier volontaire, réservistes…).

Bientôt obligatoire

Les candidatures sont closes pour l'édition 2019. Au début du mois d'avril, les préfets et les recteurs d'académie ont effectué une sélection qui répond à un « respect de mixité sociale et territoriale ». Les jeunes retenus recevront une convocation indiquant leur lieu d'affectation. Les trajets pour s'y rendre sont pris en charge. Pour ceux qui ont loupé le coche cette année, ils pourront tenter leur chance en 2020, la phase pilote sera alors généralisée à tous les départements. Pour candidater, rendez-vous sur le site dédié (en lien ci-dessous). Une carte de France permet de contacter la personne en charge du recrutement dans chaque département. Les lycéens peuvent également s'inscrire auprès de leur directeur d'établissement. Le SNU pourrait devenir obligatoire pour les 800 000 jeunes âgés de 16 ans, à l'horizon 2022-2023. Une perspective qui suscite un débat houleux…

© Site gouvernement.fr

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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