Sportifs sourds et compétitions, le modèle des Deaflympics

Pratique du sport et surdité, une histoire longue, riche et souvent méconnue qui trouve son accomplissement dans les Deaflympics (les "Jeux Sourds").

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Logo des Deaflympics

Les sourds et malentendants ont une longue, riche , et parfois ambivalente histoire avec la pratique sportive.

Cette histoire complexe tient au fait que la surdité, handicap souvent "invisible" a permis à de nombreux sportifs sourds ou malentendants de participer à des compétitions ouvertes aux valides, d'où parfois une certaine ambivalence.

Ainsi, de nombreux sourds ont déjà participé aux jeux olympiques et certains ont pu y briller par le passé. Citons ainsi, la hongroise Rejto ildiko qui reste l'une des femmes les plus titrées de l'histoire de l'escrime, ou les nageurs Jeff James Float et Terence Parkin.

Cependant, dès le 19ème siècle (on trouve dans la littérature de nombreuses allusions à 1888 et à la création d'un club sportif destiné aux Sourds à Berlin), on a considéré que les besoins spécifiques de communication des sourds sur le terrain sportif nécessitaient la mise en oeuvre de compétitions particulières.

Néanmoins, ce n'est que dans l'entre deux guerres, qu'un mouvement s'est fédéré pour offrir aux compétiteurs sourds ou malentendants sur le modèle des jeux olympiques, des compétitions sportives qui leur sont spécialement dédiées.

Des jeux "silencieux" aux "Deaflympics"

Ainsi en 1924, sous l'impulsion du français Eugène Rubens-Alcais, lui-même sourd, le Comité International des Sports Silencieux organise à Paris "Les jeux silencieux" ("The silent Games"). Ces jeux, inspirés du modèle des jeux olympiques, se tiendront dès lors tous les quatre ans (à l'exception des périodes de guerre) et connaitront un succès sans cesse croissant.
Ces jeux sont toujours organisés de nos jours, par le CISS (devenu le Comité International des Sports des Sourds) sous le nom de "Deaflympics".

En 1949, sur le modèle des jeux olypiques d'hiver, sont créés des jeux d'hiver.

Cette évolution a aussi forcé à définir un critère de surdité pour permettre une pratique équitable de ces sports, et ces jeux sont aujourd'hui réservés aux sportifs ayant une perte de capacité auditive d'au moins 55 décibels.

 

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