Trois associations françaises interpellent l'ONU. La CGE (Conférence des Grandes écoles), la Fédéeh (Fédération nationale pour la réussite des jeunes en situation de handicap) et Hanploi CED proposent au gouvernement de présenter la création d'un « Statut international d'étudiant en situation de handicap » (contribution complète en lien ci-dessous).
Stop aux discriminations !
Objectif ? Apporter des solutions concrètes afin de limiter les discriminations dont ils sont victimes dans l'accès aux cursus internationaux. Elles portent ces revendications en vue du troisième cycle de l'Examen périodique universel (EPU) de la France ; l'EPU est le processus qui consiste à passer en revue les réalisations de l'ensemble des Etats membres de l'ONU dans le domaine des Droits de l'Homme et permet d'assurer une égalité de traitement à chaque pays.
Cursus à l'étranger : 4 freins
L'enseignement supérieur (universités et grandes écoles) accueille aujourd'hui plus de 23 300 étudiants en situation de handicap (source : Menesr - septembre 2016) ; ce chiffre progresse de 13% chaque année. Dans les Grandes écoles en particulier, le cursus international revêt une grande importance ; environ 80% de leurs étudiants ont au moins une expérience à l'étranger au cours de leurs études. Or, la CGE et la Fédéeh ont fait le constat que l'accès à la dimension internationale des cursus de l'enseignement supérieur reste très difficile pour les étudiants en situation de handicap. Quatre freins principaux ont été identifiés : l'accès aux soins et à la thérapeutique, la liberté d'aller et venir (problème d'accès aux transports), l'accompagnement à la vie sociale, culturelle et personnelle et, enfin, des barrières administratives et surcoûts discriminatoires.
Une initiative internationale auprès de l'ONU
Le statut proposé par les trois associations serait articulé autour de 4 axes :
- Diplomatique, avec la mise en place d'un référent handicap dans chaque ambassade et consulat.
- Médical, pour permettre la disponibilité du traitement et faciliter son remboursement par le pays d'origine.
- Financier, pour limiter les surcoûts liés au handicap (notamment l'accès aux services locaux de transports adaptés).
- Administratif, matérialisé par un document opposable sous la forme d'une carte internationale unique.
Réponse en janvier 2018 ?
Cette proposition a été soumise au Haut-commissariat aux Droits de l'Homme fin juin 2017. Une lettre va être transmise à Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées, pour la convaincre de l'intérêt d'une telle initiative. Le Gouvernement français pourra alors décider courant octobre 2017 d'intégrer ou non cette problématique au prochain EPU qui aura lieu en janvier 2018.
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