"Afin de lutter contre les inégalités de destin, nous voulons surinvestir cette période où beaucoup se joue", a déclaré M. Taquet, secrétaire d'Etat à la Protection de l'Enfance devant quelques journalistes, dont l'AFP, réunis le 12 septembre 2019. Ce sujet est l'un des chevaux de bataille d'Emmanuel Macron, qui s'est intéressé en particulier à la lutte contre le déficit de vocabulaire qui se manifeste dès le plus jeune âge chez les enfants de milieux défavorisés. Le chef de l'État s'inspire notamment des conseils du pédopsychiatre Boris Cyrulnik, qui sera chargé de présider sa commission scientifique.
Un parcours d'accompagnement
Il s'agira, selon M. Taquet, de proposer aux parents un "parcours d'accompagnement" dès le 4e mois de grossesse et jusqu'au deuxième anniversaire de l'enfant environ, avec des services et conseils dans plusieurs domaines tels que la nutrition, la prévention contre les perturbateurs endocriniens, l'exposition aux écrans des enfants, l'impact de l'arrivée de l'enfant sur le couple, la naissance d'un bébé prématuré ou en situation de handicap, la place du père... Il pourrait leur être proposé un "Pass services", qui recenserait via une application internet des initiatives éducatives ou dans le domaine de la santé au niveau national et local. Pour les moins de trois ans, le secrétaire d'État souhaite en outre réexaminer les modes de gardes disponibles ou encore revoir le fonctionnement des centres de Protection maternelle et infantile (PMI), en difficulté dans certains départements.
Des moyens supplémentaires
Au mois de juin, M. Taquet avait annoncé qu'une enveloppe financière supplémentaire serait votée dans le budget 2020 de la Sécu, présenté dans les prochaines semaines, pour soutenir ces structures et augmenter les bilans de santé des enfants et les visites à domicile. Pour élaborer le parcours 1.000 jours durant les prochains mois, il souhaite s'appuyer sur des avis scientifiques ainsi que sur la consultation de "1 000 parents". M. Taquet souhaite associer à cette démarche les acteurs publics et privés et s'inspirer d'expériences étrangères. Il cite ainsi l'exemple de la Finlande qui organise pour les nouveaux parents une quinzaine de rendez-vous, y compris des visites à domicile pour détecter les problèmes familiaux.