Le pitch des Têtes de l'emploi : Stéphane (Franck Dubosc), Cathy (Elsa Zylberstein) et Thierry (François-Xavier Demaison) sont les meilleurs employés de l'Agence pour l'emploi de leur ville. Mais leurs résultats sont si bons qu'elle va devoir fermer… faute de chômeurs ! Les trois collègues ont alors la folle idée de créer du chômage pour sauver leur poste. Lorsqu'un investisseur indien rachète une entreprise locale, ils entreprennent de saboter les équipes en ne recrutant que des candidats improbables : un technicien bègue, une RH pathologiquement émotive, un directeur financier travesti, un négociateur un tantinet « Gilles de la Tourette » ou encore un manutentionnaire quadri-amputé. Bien heureux de trouver enfin du boulot lorsque, d'ordinaire, leur dossier se voit apposer le tampon « Radié ». En dépit de la motivation sordide des trois comparses, ces profils atypiques seront-ils aussi improductifs qu'ils l'imaginent ?
Rire du handicap et du chômage
Dans cette comédie sortie en salle le 16 novembre 2016, on rit de bon cœur d'un sujet grave grâce à des répliques finement ciselées et un jeu d'acteurs de grande qualité : Elsa Zylberstein en hôtesse attachante et fleur bleue, François-Xavier Demaison en optimiste invétéré et Frank Dubosc en leader psychorigide et ringard à souhait. « Le thème central du film n'est d'ailleurs pas le handicap ou la différence mais la situation de chômage », expliquent les réalisateurs Alexandre Charlot et Franck Magnier -deux anciens scénaristes des Guignols de l'info- à l'occasion d'une journée de tournage à laquelle handicap.fr a été conviée. « Nous avons voulu montrer comment tous ceux qui ne sont pas dans un moule sont marginalisés. Notre gageure, c'était d'arriver à faire rire du chômage de la même façon que le film Intouchables a permis de rire du handicap. Et de façon constructive. » C'est en effet la morale de cette histoire qui promeut, in fine, la richesse de la diversité. « Le monde du travail a peur du handicap ou de la différence alors qu'elle s'avère souvent constructive », concluent les réalisateurs.
Philippe Croizon au casting
La jovialité et l'entrain de Philippe Croizon ont suffi pour l'imposer au casting. Celui qui s'est fait connaître en traversant la Manche et en reliant les cinq continents à la nage, et s'apprête à courir son premier rallye Dakar, ajoute une nouvelle corde à son arc. Le nageur-pilote quadri-amputé s'était déjà essayé à la comédie dans des fictions pour la télé ou le web : la série J'en crois pas mes yeux sur le handicap en entreprise, plusieurs épisodes de Vestiaires sur France 2 (article en lien-ci-dessous), la participation au documentaire Human de Yann Arthus-Bertrand (article en lien ci-dessous) ou encore des sketches no limit avec son comparse, l'humoriste Jérémy Ferrari. Mais c'est la première fois qu'il se frotte au cinéma. Selon ce cinéphile vorace, qui confie aller au cinéma deux fois par semaine, « se retrouver de l'autre côté de la caméra est une expérience à vivre, enrichissante ».
Chômage et handicap : du sérieux !
Pour les réalisateurs des Têtes de l'emploi, Philippe était la « figure idéale ». « Ce qui nous a intéressés, c'est qu'il accepte de rire de lui-même, sans misérabilisme. Il n'y a aucune moquerie dans notre scénario. Nous avons été séduits par sa chaleur humaine et son assurance. Il donne le ton du « bon humour ». C'était un porte-parole naturel. » Comédien porte-parole ? Philippe profite donc de l'occasion pour faire converger réalité et fiction : « Le chômage des personnes handicapées est deux fois supérieur à celui des « valides ». Il serait temps que les managers prennent conscience que le recours à la diversité fonctionne et offre des résultats probants aux entreprises qui s'en donnent la peine. Et pas seulement au cinéma… »