La Direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) de l'Oise a suspendu, "à titre conservatoire", une enseignante de l'école primaire Albert Robida de Compiègne, accusée de violences envers un enfant avec autisme. Cette décision intervint "à la suite de plusieurs signalements de parents d'élèves quant à son comportement en classe", a déclaré le rectorat d'Amiens le 27 mars 2025, confirmant des informations de la presse régionale et du Parisien. "Les faits qui nous ont été signalés sont des faits graves auxquels l'académie et la DSDEN accordent une importance et une vigilance toutes particulières", a ajouté le rectorat.
Piqué "avec une punaise"
L'enseignante avait rejoint en début d'année scolaire cette école publique de Compiègne qui propose un dispositif d'accueil inclusif pour élèves autistes. Mais elle "n'a occupé son poste que quelques semaines", selon le rectorat. Selon une source proche du dossier, elle est mise en cause pour des faits de "violences verbales" à l'encontre d'un enfant autiste de 10 ans, à qui elle aurait aussi donné un "coup de pied" et qu'elle aurait piqué "avec une punaise".
Des élèves apeurés
L'enseignante aurait d'elle-même signalé les faits à une éducatrice spécialisée. Les enfants de cette classe sembleraient avoir eu tellement peur de leur maîtresse qu'ils n'osaient rien dire. L'enfant autiste ne se serait pas non plus exprimé sur le sujet, selon la même source interrogée par l'AFP. "Absente depuis mi-septembre, elle a été reçue dès le jour de sa reprise de poste par les services de la DSDEN, lundi 24 mars au matin", pour un entretien destiné "à recueillir sa version des faits et la confronter avec les éléments à la disposition de l'institution", selon le rectorat. Elle a été suspendue à l'issue de cet entretien.
La mère de l'enfant autiste porte plainte
De son côté, la mère de l'enfant autiste a déposé plainte contre l'enseignante le 12 mars, selon le procureur de la République de Compiègne. Des investigations préliminaires ont commencé sous la direction du parquet de Compiègne pour "déterminer si des violences auraient été exercées par cette enseignante sur l'enfant", a ajouté le procureur. L'enseignante "demeure présumée innocente", a-t-il souligné.
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