Par Frédérique Pris
Ce fut l'un des gros reproches adressés l'an dernier à Parcoursup, successeur d'APB -lui aussi cible de vives critiques en son temps- : le nouveau dispositif générait stress et angoisse chez les jeunes, dont beaucoup découvraient avec stupéfaction être 2 000 ou 3 000ème sur liste d'attente pour des filières non sélectives. Et les lycéens ou étudiants en réorientation, qui eux aussi doivent s'inscrire sur la plateforme s'ils souhaitent changer d'école ou d'université, consultaient tous les matins leur compte pour savoir si leur rang avait avancé, ou s'ils étaient acceptés dans une filière de leur choix. Une incertitude qui s'est prolongée pour certains jusqu'à la fin août. La lenteur du processus avait aussi posé des difficultés d'organisation aux universités et surtout aux lycées, qui pour certains ne connaissaient pas la liste définitive de leurs classes de BTS et de classes prépa à quelques jours de la rentrée.
2019 : calendrier resserré
Cette année, comme l'avait annoncé la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal dès septembre, le calendrier a été resserré. La plateforme sera ouverte aux inscriptions le 22 janvier. Les jeunes auront jusqu'au 14 mars pour formuler leurs voeux -dix au maximum, avec la possibilité de sous-voeux-, avec finalisation des dossiers possible jusqu'au 3 avril. Un calendrier semblable à l'an dernier. La phase des réponses données par les établissements, suivies de celles des candidats, est en revanche bien plus courte qu'en 2018, puisqu'elle s'étale du 15 mai au 19 juillet, contre jusque fin août l'an dernier. Les délais de réponse des candidats ont été réduits : du 15 au 19 mai, ils auront cinq jours pour répondre, puis seulement trois jours à partir du 20 mai. L'an dernier, ils avaient une semaine, jusqu'au 26 juin. Ce raccourcissement devrait permettre d'accélérer les files d'attente.
Des voeux non classés
Autre nouveauté destinée à diminuer le stress des jeunes : chaque formation portera le rang d'attente du dernier accepté l'an dernier, afin que le candidat puisse estimer ses chances d'être pris. En revanche, Parcoursup 2019 conserve une de ses principales caractéristiques, qui la différencie de son prédécesseur APB : les candidats inscrivent leurs voeux mais ne les classent pas, une mesure qui selon la ministre Frédérique Vidal permet d'éviter l'autocensure dans l'expression des choix. Une partie des opposants à Parcoursup, dont un syndicat des enseignants du supérieur, le Snesup-FSU, et des économistes, prônaient le retour à une hiérarchisation des voeux.
Des nouveautés
Parmi les nouveautés du dispositif figure également la proposition d'entretiens individuels et collectifs aux candidats qui n'ont reçu que des réponses négatives -et n'avaient donc candidaté qu'à des filières sélectives, à savoir BTS, IUT ou prépas- à partir de la mi-mai. Cela afin de les aider à définir un nouveau projet d'orientation. Autres ajouts : des contacts d'"étudiants ambassadeurs" dans des filières d'université ou des écoles, la possibilité pour les candidats de remplir une rubrique "activités et centres d'intérêt", etc. En cas de handicap, une fiche de liaison, issue d'un travail collectif avec les associations représentatives des personnes en situation de handicap, vise à permettre au candidat qui souhaite faire état de son handicap, de préciser les accompagnements dont il a bénéficié durant son parcours. Par ailleurs, le contact d'un référent handicap sera donné pour chaque formation.
2018 : 812 000 jeunes inscrits
La plateforme est consultable depuis le 20 décembre et les jeunes peuvent d'ores et déjà s'informer sur les formations qui les intéressent, les compétences requises, les débouchés professionnels... L'an dernier, quelque 812 000 jeunes s'y étaient inscrits. Le nombre de formations présentes sur la plateforme atteint cette année 14 000 (publiques et privées pourvu qu'elles soient reconnues par l'Etat), avec l'arrivée des instituts de formation des soins infirmiers (IFSI) et les instituts du travail social (IRTS). En 2020, toutes les formations, y compris les Sciences-Po et l'université Paris-Dauphine par exemple, devront être présentes sur la plateforme, afin que les jeunes aient accès facilement à une information complète.