Les avocats Me Jean Paillot et Me Jérôme Triomphe attendent que le Défenseur des droits intervienne pour faire appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH), enjoignant la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert avant une instruction sur le fond. "C'est au Défenseur des droits de monter au créneau et de faire pression sur le gouvernement français pour que les mesures provisoires soient effectives", a affirmé à l'AFP Me Jean Paillot.
Interruption des traitements programmée
Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé trois jours avant à la famille l'interruption des traitements de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims à partir du 20 mai (article en lien ci-dessous). Le 24 avril, le Conseil d'Etat avait jugé conforme à la loi la décision collégiale d'arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser un "acharnement thérapeutique" mais contestée par une partie de la famille. Suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l'euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH).
Pas d'urgence médicale
La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué que la France répondrait à la demande du comité, mais qu'elle n'était pas tenue, légalement, de la respecter. "Il n'y a aucune urgence médicale à arrêter l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l'ONU", avaient réagi les avocats des parents.
Le Défenseur des droits n'avait pas encore reçu ce recours lundi en fin de journée.