Ils s'appellent Xavier, Maud, Charles, Antonio, Nirmala et Khendo. Des enfants « extra ordinaires » qui rêvent d'une vie ordinaire... ou presque. Albinos, amputé, aveugle, sourd ou encore autiste, ils veulent devenir médecin, danseuse, champion paralympique. Le réalisateur Pascal Plisson est allé à leur rencontre en France, au Rwanda, Népal, Kenya, Brésil. Son documentaire, We have a dream, apprendre ensemble avec nos différences (Eady East Prod), nous plonge dans le quotidien de six jeunes dotés d'une soif de vivre intarissable. Cinq pays, cinq cultures, six destins mais un même objectif : « Nous nous battons pour l'égalité des chances et non pour de la pitié ». 96 minutes lumineuses à découvrir dès le 27 septembre 2023 dans les salles obscures...
Un film inspirant mais pas « tire-larmes »
Surtout ne pas attirer la pitié, c'est l'objectif de Pascal Plisson dans ce projet. « Le handicap est un sujet compliqué, il existe mille façons d'en parler. Je ne voulais surtout pas d'un film tire-larmes, je voulais au contraire qu'il donne de l'espoir », affirme le réalisateur. Des larmes, il y en aura pourtant car difficile de rester insensible à la force de ces destins. A la capacité d'acceptation du handicap de Maud qui assure ne pas avoir « envie de troquer sa prothèse de jambe et sa surdité pour une vie plus normale ». Au lien indéfectible qui unit Nirmala et Khendo, amputées d'une jambe à la suite du tremblement de terre de 2015 au Népal. A l'acharnement de la mère de Xavier, albinos, pour le protéger de ceux qui le voient comme un « monstre » et veulent le vendre au plus offrant... Quant à l'espoir, la résilience, ils constituent l'ADN des films de Pascal Plisson : Gogo, Le grand jour ou encore Sur le chemin de l'école, récompensé d'un César du meilleur documentaire. Sa mission ? « Saisir cette énergie qui permet aux enfants en situation de handicap de surmonter leurs difficultés et de réussir à se construire une vie. » Réussie !
Des sociétés plus ouvertes à la différence ?
L'acceptation de la différence par les autres enfants est également prégnante, presque troublante lorsque l'on connaît les ravages du harcèlement, notamment scolaire, dans les sociétés occidentales. Dans We have a dream, aucun des protagonistes ne semble mis au ban... « Dans des pays comme le Rwanda, le Népal ou le Kenya, l'acceptation du handicap est beaucoup plus facile que chez nous, constate Pascal Plisson. Les gens sont solidaires et le harcèlement n'existe pas. Au cours de mes voyages, et après avoir visité beaucoup d'écoles, je n'ai jamais vu d'enfants se battre ou en maltraiter d'autres, pas plus dans les villes que dans les campagnes. Ils ont toujours tendance à aider le plus faible. Cela vient de l'éducation, du fait aussi qu'ils viennent du même milieu social. » Selon le réalisateur, « les enfants sont prêts à accepter la différence. Ce sont souvent les adultes qui mettent des barrières. C'est très important qu'ils puissent voir ce film ».
Une histoire sans fin
Xavier, Charles, Maud et les autres ont été choisis parmi une centaine d'enfants avec l'aide de Handicap international. « Au total, nous avons fini par retenir trente histoires possibles, dévoile Pascal Plisson. Beaucoup de ces enfants portaient des prothèses, or il était important que tous n'aient pas le même type de handicap, leurs histoires ne pouvaient pas se ressembler. Je tenais beaucoup, par exemple, à montrer un enfant avec un handicap invisible. »
L'aventure ne s'arrête pas à la fin du tournage... « On ne les paie pas mais le deal est qu'on les accompagne longtemps dans leur vie de tous les jours, révèle-t-il. On va offrir à Charles une machine pour apprendre le braille et couvrir une partie des frais médicaux, énormes, d'Antonio. Je les suis tous au téléphone. J'ai maintenant plein d'enfants, plus les deux miens », sourit-il.
Projection le 26 septembre au CNCPH
Une projection spéciale est organisée le 26 septembre 2023, à 18h, au sein du ministère des Solidarités et des Familles, en présence de Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, et Pascal Plisson, réalisateur du film. Elle sera suivie d'un échange, en présence du para nageur Théo Curin, ambassadeur du film, et Maud Pruvost, l'une des protagonistes du documentaire. Le film est sous-titré et audiodécrit. Pour les personnes souhaitant accéder à l'audiodescription, il faut envoyer un mail à l'adresse cncph@pm.gouv.fr . Les échanges seront également sous-titrés et interprétés en Langue des signes française (LSF).