Maltraitance enfants handicapés, lanceuse d'alerte relaxée

Une ancienne salariée de l'institut médico-éducatif de Moussaron (Gers), poursuivie pour diffamation après y avoir dénoncé les conditions d'accueil des enfants handicapés, a été relaxée le 21 novembre 2017 par le tribunal correctionnel de Toulou

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Le 21 novembre 2017, Céline Boussié est relaxée par le tribunal correctionnel de Toulouse. Cette ancienne salariée de l'IME (Institut médico-educatif) de Moussaron, dans le Gers, avait été poursuivie pour diffamation pour avoir dénoncé les conditions d'accueil des enfants handicapés qui y sont reçus. Wendy Bouchard, journaliste chez Europe 1, station sur laquelle Mme Boussié, lanceuse d'alerte, avait tenu ses propos, a également été relaxée.

Reconnaître la souffrance des enfants

« Me relaxer, c'est reconnaître ce qu'ont souffert ces enfants pendant 20 ans », a commenté Céline Boussié, en sortant de la salle d'audience, entourée par des membres de son comité de soutien, qui ont longuement applaudi à l'annonce de la décision de justice. « Ce combat est un combat pour l'humain », a déclaré celle qui préside aussi l'association Handi'Gnez-vous. La relaxe est « un message d'espoir magnifique pour les travailleurs sociaux, pour les lanceurs et lanceuses d'alerte (...) Le message c'est : 'Parlez, bon sang, libérez la parole'. Il faut le faire car ne pas le faire, c'est au détriment des personnes fragiles et vulnérables. »

Une jeune fille enfermée dix jours

Lors de l'audience, en septembre, Céline Boussié, larmes aux yeux, avait raconté les maltraitances que vivaient, selon elle, les enfants dans cet IME en 2013. Des extraits d'un reportage de Nicolas Bourgouin, pour Zone Interdite sur M6, avaient aussi été diffusés, montrant des enfants attachés, des lits trop petits, les enfants enfermés. « Trait pour trait, c'est ce que je voyais », avait assuré Mme Boussié, avant de dénoncer notamment « l'enfermement d'une jeune fille pendant 10 jours » ou « des coups portés aux enfants ». Dans un rapport fin 2013, l'Agence régionale de santé (ARS) avait constaté de « graves dysfonctionnements » dans les conditions d'installation et de fonctionnement de cet IME pour enfants atteints de lourds handicaps et dénoncé des « violences institutionnelles ».

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