Épuisement, souffrances physiques, détresse morale, troubles du sommeil : près de la moitié (48%) des aidants en charge d'un proche malade, handicapé ou âgé assurent rencontrer des problèmes de santé qu'ils n'avaient pas auparavant, selon une enquête publiée le 9 mars 2016 (en lien ci-dessous).
Des douleurs physiques, la solitude…
Ainsi, 63,5% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête de l'Association française des aidants, en partenariat avec l'Union nationale des réseaux de santé, déclarent « avoir des douleurs physiques depuis qu'ils sont aidants ». Ils affirment aussi à 61% avoir des problèmes de sommeil et à 59% « se sentir seuls » depuis qu'ils sont aidants. La quasi-totalité (90%) des répondants avouent également ne pas s'accorder de temps de loisirs et près de 25% disent avoir augmenté leur consommation de médicaments. Pourtant, 70% d'entre eux sont suivis par des professionnels de santé, mais 50% « ne leur parlent pas des difficultés liées à leur rôle d'aidant ». Ils disent pourtant regretter que les professionnels ne s'intéressent pas davantage à leur santé. Les aidants sont aussi à 81% en lien avec les professionnels intervenant auprès de leur proche, 49% déclarant « se sentir rarement pris en compte » par ces derniers.
8,3 millions de Français aidants
La France compte quelque 8,3 millions de personnes aidant de façon régulière à domicile un ou plusieurs de leurs proches pour des raisons de santé : courses, visites chez le médecin, ménage, démarches administratives, mais aussi aide pour les actes élémentaires de la vie (se laver, s'habiller, se nourrir...). La majorité des aidants sont des femmes. « Par surinvestissement et manque de temps », ces aidants négligent leur propre santé, résume l'association. Sensibilisés mais démunis, les professionnels, qui peinent à trouver leur juste rôle vis-à-vis des aidants, constatent souvent leur grande fatigue physique et morale. Les aidants s'occupent de l'autre « dans le déni de leur épuisement ».
Des outils à destination des aidants
C'est la raison pour laquelle la Direction générale de la santé a missionné l'Association française des aidants pour regarder en quoi l'accompagnement d'un proche pouvait altérer la santé, mais aussi comment les professionnels prenaient en compte ce problème. Côté acteurs institutionnels, « les départements semblent avoir identifié l'enjeu que constitue pour eux le soutien aux aidants mais sa mise en œuvre reste perfectible », relève l'association. L'enquête quantitative a été conduite de juin à septembre auprès de 200 aidants (74 hommes et 126 femmes) de 68 ans en moyenne, le plus jeune ayant 14 ans, le plus vieux 92 ans. Ce travail, précise l'association, a permis de créer des outils (en lien ci-dessous) à destination des aidants (pour s'y retrouver parmi les interlocuteurs à privilégier) et des professionnels (pistes concrètes pour prendre en compte et accompagner les aidants).
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