La Fondation Française des jeux a, historiquement, œuvré en faveur de l'insertion des personnes handicapées. Pour comprendre, petit voyage dans le passé... L'histoire commence après la Première Guerre mondiale. A l'époque, les mutilés de guerre, plus communément appelés « gueules cassées », n'ont droit à aucune pension d'invalidité. Leur vient alors une idée originale : créer une tombola. L'opération connaît un tel succès que l'Etat doit intervenir pour la réguler. Et c'est ainsi que naît, en 1933, la Loterie nationale au profit des « anciens combattants et des calamités agricoles ». Mais quel héritage a-t-elle laissé ? 85 ans plus tard, l'heure est au bilan.
Une intégration inégalitaire
« Liberté, égalité, fraternité » dit la devise française. Même credo pour les personnes handicapées ? Particulièrement concernée par le deuxième pilier de la République, la Fondation FDJ a chargé Opinion way de réaliser une étude intitulée « Les Français et l'égalité des chances ». Conclusion : 75 % d'entre eux pensent qu'elle n'a pas changé, voire a reculé (36 %), ces dix dernières années. 90 % considèrent être « bien intégrés » mais estiment que la société « n'intègre pas bien » les plus âgés, les jeunes, les personnes en situation de précarité économique ou handicapées. Une impression justifiée puisque 79 % des personnes handicapées se sentent « moins bien intégrées », ce sentiment s'illustrant, notamment, par les discriminations qu'elles subissent. Un quart des Français déclarent avoir été victimes de discriminations mais ce chiffre passe à 50% pour les personnes en situation de handicap.
Un changement de cap
En 2017, la FDJ opte pour une nouvelle orientation. Une fois de plus, elle met le cap sur « l'égalité des chances », avec l'intention de favoriser l'éducation et l'insertion, allouant 18 millions d'euros sur 5 ans pour mener à bien cette mission. En 2018, elle lance un appel à « grands projets ». Objectif : soutenir des associations pendant deux ans, histoire de mettre toutes les « chances » de leur côté... 150 dossiers ont été déposés. Sur les cinq projets retenus, deux concernent spécifiquement le handicap.
L'insertion par le jeu
La fabrique solidaire Simplon facilite l'insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap via des outils ludiques et interactifs tandis que l'Association régionale pour l'intégration des personnes en situation de handicap ou en difficulté (ARI) propose d'utiliser le jeu comme levier d'apprentissage : pédagogies alternatives basées sur les neurosciences et jeux Montessori pour les apprentissages dans les unités d'enseignements, création d'un dispositif ludique pour développer les habiletés sociales, réalisation d'un MOOC gratuit pour sensibiliser le grand public au handicap. « Le recours aux pratiques ludiques apporte une valeur ajoutée au processus d'intégration des bénéficiaires visés, en difficulté de toutes natures », souscrit Edith Arnoult-Brill, secrétaire générale de la Fédération unie des auberges de jeunesse et administratrice de la Fondation.