Le 6 octobre 2015, c'était la Journée nationale des aidants qui concerne pas moins de 8,3 millions de Français accompagnant un proche malade, vieillissant ou handicapé (article en lien ci-dessous). Parmi eux, une grande majorité de femmes. A l'occasion d'un débat organisé sur ce thème au sein du Ministère de la Santé, Laurence Rossignol, Secrétaire d'Etat chargée de la famille, de l'enfance, des personnes Âgées et de l'autonomie, a rappelé l'engagement du Gouvernement en leur faveur.
Un statut pour les proches aidants
Plusieurs mesures figurent dans le projet de loi relatif à l'Adaptation de la Société au vieillissement, dont l'entrée en vigueur est prévue en janvier 2016. L'article 35 de ce texte, qui reconnait le statut de « proche aidant », prévoit la mise en place d'un droit au répit, permettant aux aidants qui accompagnent les personnes atteintes d'une grande perte d'autonomie, de prendre un temps de repos en finançant l'accueil de la personne aidée dans une structure adaptée à ses besoins. Son montant, par aidé, représente en moyenne 500 euros par an.
Une présence au sein du Haut conseil de la famille
La ministre a également annoncé que les aidants seraient représentés au sein du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge ; l'approche transversale devrait ainsi favoriser la réflexion et la prise en compte des problématiques que rencontrent les aidants par l'ensemble des politiques publiques relatives à l'accompagnement par les familles des plus fragiles.
65 nouvelles plateformes de répit
Quant au plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019 prévoit une réflexion sur l'accès pour les aidants à un soutien psychologique adapté et un renforcement du soutien proposé avec 65 nouvelles plateformes d'accompagnement et de répit. Par ailleurs, le plan national de prévention de la perte d'autonomie, rédigé par le comité Avancée en âge sous la présidence du Dr Jean-Pierre Aquino, invite les acteurs de la prévention de la perte d'autonomie à adopter des mesures en faveur du repérage plus systématique des aidants en risque d'épuisement, et à l'évaluation de leur besoin d'aide.
Un appel à projets de la CNSA
Enfin, Laurence Rossignol a rappelé l'appel à projets national lancé par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) en juin 2015, qui se clôturera le 15 octobre. Il vise à soutenir des initiatives s'appuyant notamment sur les nouvelles technologies et permettant le soutien à distance des aidants et leur information sur les dispositifs d'accompagnement existants. Selon le communiqué du ministère, « l'ensemble de ces mesures viennent compléter les dispositifs d'ores et déjà soutenus par la CNSA et contribuent à la reconnaissance du rôle et de la place des aidants au sein de notre société. »
Un congé de présence parentale en attente ?
De son côté, le CIAAF (Collectif inter-associatif des aidants familiaux) a réitéré sa demande de congé indemnisé « de présence familiale » (article complet en lien ci-dessous), qui permettrait de remplacer les trois congés existants et comprendrait : une indemnité au moins équivalente à l'allocation journalière de présence parentale, un durée de 3 ans fractionnable sur l'ensemble de la carrière et un maintien des droits à la retraite sans condition de ressources. Selon lui, « cette journée nationale doit non seulement être l'occasion de faire connaître les réalités des aidants familiaux mais aussi de leur permettre de continuer à assurer ce rôle dans les meilleures conditions possibles. Le congé de présence familiale serait une étape en ce sens. »