La Cour suprême interdit la condamnation à mort des handicapés mentaux
En février dernier, la Cour suprême s'était penchée sur le cas de Daryl Atkins, un jeune Noir de Virginie. Ayant le quotient intellectuel d'un enfant de 8 ans, il avait été condamné à mort en 1996 pour meurtre. Moins de 6 mois plus tard, la plus haute juridiction du pays a annoncé qu'elle interdisait désormais l'exécution des handicapés mentaux, la déclarant «anticonstitutionnelle», alors qu'elle avait pris une position contraire en 1989. A 6 voix contre 3, les juges ont estimé que l'exécution des handicapés mentaux était une violation directe de l'article 8 de la Constitution américaine, qui s'élève contre «les châtiments cruels et inhabituels». Pour justifier son arrêt, la cour a évoqué un «changement» de l'opinion, expliquant qu'il existait désormais «un consensus national contre l'exécution des handicapés». Pourtant de nombreux commentateurs et procureurs soulignaient que le jugement de la cour visait «uniquement les handicapés mentaux avec un quotient intellectuel inférieur à 70» et que de nombreux détenus, dans les couloirs de la mort, essaient désormais «de jouer sur leurs capacités intellectuelles» pour faire commuer leur peine en prison à vie.