Enfin un espoir de limiter l'exode des personnes handicapées vers la Belgique, faute de places en France ? C'est en tout cas ce à quoi se sont engagées Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat en charge des Personnes handicapées. Elles ont en effet déclaré, le 8 octobre 2015, dédier 15 millions d'euros pour « offrir à chacune et à chacun une solution adaptée à ses besoins et ses attentes près de chez lui ».
Un manque de places en France
La Belgique a toujours été un territoire d'accueil pour les personnes handicapées françaises : un peu plus de 1 500 enfants et 4 500 adultes handicapés sont accueillis aujourd'hui dans un établissement médico-social belge. Ces départs s'expliquent, en partie, par le manque de solutions suffisamment adaptées en France, notamment pour les situations complexes de handicap. « Une source de douleur et d'éloignement pour les familles » selon le communiqué. Ainsi, les deux ministres s'engagent à développer significativement les solutions à proximité de leur domicile. Trois pistes sont privilégiées : des interventions directes de professionnels spécialisés au domicile, des renforts de personnels dans les établissements médico-sociaux de proximité et des créations de place sur mesure dans des établissements et services médico-sociaux.
Expérimenté dans 22 départements
Ces solutions pourront être mises en œuvre grâce à une mesure introduite dans le projet de loi de modernisation du système de santé, qui permet aux personnes handicapées et à leur famille de construire, en lien avec les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), un plan d'accompagnement global spécifique en cas de risque de rupture de parcours. Avant même l'adoption de la loi, ce dispositif sera expérimenté dans 22 départements volontaires. Cette enveloppe de 15 millions d'euros viendra en complément des crédits prévus, par ailleurs, pour créer des places. Selon Ségolène Neuville : « Les conditions sont réunies pour que les personnes handicapées puissent avoir des solutions qui leur conviennent près de chez eux. (…) Nous veillerons par ailleurs à la bonne mise en œuvre de l'accord franco-wallon (article en lien ci-dessous). »