Ils s'appellent Charles, Imad, Ambre, Camille et Tugdual. Ils ont entre six et neuf ans. Atteints d'une maladie handicapante, ils font part de leur quotidien dans le documentaire « Et les Mistrals gagnants », d'Anne-Dauphine Julliand. Tous vivent dans l'instant et partagent, le temps d'un film de 79 minutes, leurs joies, leurs jeux, leurs rires, leurs rêves et leur maladie. Sortie nationale le 1er février 2017.
Première rencontre inspirante
En 2006, Anne-Dauphine Julliand apprend que sa fille Thaïs, deux ans, est atteinte d'une maladie génétique dégénérative incurable au nom imprononçable : une leucodystrophie métachromatique. En mars 2011, elle publie Deux petits pas sur le sable mouillé, ouvrage dans lequel elle partage son expérience autour de la maladie et de la mort de son enfant. Les ventes explosent et le livre, traduit en 20 langues, s'écoule à 300 000 exemplaires. « Du haut de ses deux ans, Thaïs a ouvert mon cœur en l'invitant à apprécier chaque instant de l'existence. En réalisant qu'une belle vie ne se mesure pas au nombre d'années », raconte la réalisatrice.
« C'est quand même la vie »
Par la suite, Anne-Dauphine croise plusieurs familles touchées par la maladie de leur fils ou de leur fille. D'autres rencontres lui donnent envie d'aller plus loin en laissant cette fois-ci la parole exclusivement aux enfants. « Ces rencontres m'ont ouvert les yeux, explique-t-elle sur le site de financement participatif qui a en partie permis au film de voir le jour. Là encore, j'ai vu la force de l'insouciance des enfants. J'ai compris à quel point leur vision de la vie change positivement la nôtre. Et j'ai eu envie de le partager avec le plus grand nombre. » Son idée séduit de nombreux internautes, et la réalisatrice récolte plus de 93 000 euros.
Tu crois qu'à quatre ans on meurt trop tôt ?
Avec simplicité, « Et les Mistrals gagnants », produit par la société Nour films, retranscrit des bouts de quotidien. Toute la place est accordée aux regards croisés de ces enfants sur la maladie et l'existence, dont ils profitent pleinement. Un film juste, qui ne devrait pas laisser le spectateur indifférent, à l'image de ces quelques mots, sortis de la bouche d'un petit garçon, qui ont fini d'inspirer la documentariste : « Tu crois qu'à quatre ans on meurt trop tôt ? Moi je crois qu'on meurt tous à la fin de sa vie. De sa vie à soi. Et ça ne dure jamais le même temps pour tout le monde. Mais c'est quand même la vie. Et moi j'aime la vie. »
© Et les Mistrals gagnants / Nour Films