Paris 2024 : les insolites de la réparation paralympique !

Prothèses, orthèses, fauteuils... Gare à la casse durant les Jeux paralympiques de Paris 2024. Mais, H24, les équipes d'Ottobock seront à pied d'œuvre pour réparer tous azimuts. Interview en roue libre sur les dépannages les plus insolites...

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2 ingénieurs en train de réparer une prothèse de jambe lors des Jeux de Tokyo

Handicap.fr : Combien de réparations lors des JOP de Paris 2024 ?
Ottobock : Dès l'ouverture du Repair center, le 18 août, et durant les 11 jours de compétitions, soit 23 au total, l'équipe technique assurera plus de 2 000 réparations, avec jusqu'à 200 interventions les jours de pointe.

H.fr : Qui, des hommes ou des femmes, font le plus de casse ?
O : Nous n'avons pas de statistiques à ce sujet !

H.fr : Les 3 réparations les plus fréquentes ?
O : Les fauteuils roulants (réparations de pneus, freins, assises) puis les dispositifs prothétiques et orthétiques.

H.fr : Quel est votre Top 3 des insolites ?
1. Deux heures avant la finale du 100 mètres aux Jeux paralympiques de Tokyo, Peter Genyn a retrouvé son fauteuil roulant complètement détruit. Les techniciens d'Ottobock, avec l'aide de techniciens belges ont travaillé, sous forte pression, pour lui permettre de prendre le départ et de rafler la médaille d'or.
2. L'histoire de cet athlète sans bras et porte-drapeau de son pays. Nous lui avons fabriqué un harnais sur mesure permettant l'accrochage d'un sac à dos à son torse où a été positionné le porte-drapeau.
3. Un athlète nous confie son orthèse cruro-pédieuse et, lorsqu'il revient la chercher, ne la reconnait pas. On lui avait changé tout le garnissage trop détérioré.

H.fr : D'autres anecdotes…
O : Un athlète cubain vient au Repair center pour réparer la prothèse qui avait déjà été réparée huit ans plus tôt et il retombe sur le même orthoprothésiste.
Un athlète kenyan retrouve son fauteuil de vie quotidienne complètement plié par la compagnie aérienne ; Ottobock lui a remis gratuitement un de ses fauteuils de prêt.

H.fr : Vos ingénieurs trouvent-ils toujours une solution ?
O : Notre engagement en faveur des sports paralympiques remonte à 1988 et, grâce à leur expertise tout au long de ces années, nos collaborateurs ont toujours permis aux athlètes d'être sur la ligne de départ.

H.Fr : Observez-vous des disparités d'équipements selon les pays, certains rafistolés ou précaires ?
O : Oui, bien sûr, mais on va toujours essayer de réparer le dispositif, via une soudure, de la couture de sangles ou de coussins, le changement d'une vis, d'un manchon ou d'un pied ou de réparations plus complexes sur les prothèses de sport… Cependant, si le dispositif sur mesure est définitivement trop abîmé et met en cause la sécurité de son utilisateur, on peut être amené à refaire entièrement la prothèse ou l'orthèse. Le service de réparation exige de l'expertise mais aussi un grand talent d'improvisation.

H.fr : L'impression 3D a-t-elle changé votre vie ?
O : Nous utiliserons des imprimantes 3D pour produire des pièces détachées ou de rechange sur place. L'atelier sera également équipé de scanners. Ces innovations numériques promettent un gain de temps considérable et ouvrent de nouvelles possibilités en atelier. Par exemple, celles offertes par la modélisation numérique permettent de fabriquer plus rapidement une nouvelle emboîture, souvent plus facile que de réparer une vieille.

H.fr : Le centre sera-t-il ouvert H24 ?
O : Oui, 7 jours sur 7, de 8 à 23h avec une ligne d'urgence 24h/24. Nous avons également un atelier mobile totalement équipé et des antennes sur les sites de compétitions.

H.fr : Combien de personnes mobilisées durant les JOP de Paris ?
O : 160 collaborateurs issus de 41 pays. Et 31 langues parlées !

H.fr : Quel ratio femmes/hommes ?
O : 40/60

H.fr : Les réparations sont-elles gratuites ?
O : Oui, pour tous les athlètes, quelles que soient leur nationalité et la marque de leur matériel.

H.fr : Le Repair center est-il parfois un sas où les athlètes, soumis à rude épreuve, viennent déverser leurs émotions ?
O : Oui, c'est arrivé souvent… A Tokyo, par exemple, un athlète paralympique amputé bilatéral des membres inférieurs en développé couché (il a levé trois fois son poids) est revenu le soir-même pour partager sa médaille d'or avec nous. On lui avait réparé son fauteuil et sa sangle pour son banc de pratique et il était seul ce soir-là…

H.fr : Le plus beau compliment fait à vos équipes ?
O : Merci ! Mais c'est surtout voir les athlètes revenir avec leur médaille et un si grand sourire…

© Ottobock

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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