Réformer la dépendance

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Le Premier ministre François Fillon s'est engagé, devant l'Assemblée des départements de France, à ce que la réforme soit engagée avant la fin de l'année, après l'explosive réforme des retraites, et soit effective dès l'an prochain.
Il s'agissait de rassurer les départements, pris à la gorge par le versement de prestations comme le RSA mais aussi, dans le champ de la dépendance, l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Mais, pour l'association AD-PA (directeurs de services à domicile et d'établissements pour personnes âgées), la future réforme "ne saurait avoir pour objet essentiel la réponse au financement des collectivités locales".
Promise par les pouvoirs publics depuis 2007 mais sans cesse repoussée, au grand dam des acteurs du secteur, elle doit remettre à plat les aides existantes, dont l'APA, afin de réduire le coût de la dépendance pour les personnes âgées et handicapées et leurs familles.
Un résident paye en moyenne de sa poche 2.200 euros par mois pour payer sa maison de retraite, selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Pour faire face à ces dépenses, qui excèdent de très loin la moyenne des pensions (autour de 1.300 euros), les résidents doivent faire appel à leur famille ou puiser, le cas échéant, dans leur patrimoine, en vendant leur maison par exemple.
Pour réformer le système de prise en charge, "de nouvelles ressources sont nécessaires", selon le député (UMP) Denis Jacquat, rapporteur de la loi instituant la journée de solidarité qui contribue à financer la dépendance.
Une sacrée gageure en période de vaches maigres budgétaires. D'autant que toutes les projections confirment l'explosion du nombre de personnes âgées :
deux millions de personnes seront âgées de plus de 85 ans en 2015, contre 1,6 aujourd'hui.
On compte déjà aujourd'hui deux millions de personnes dépendantes. Le financement de leur prise en charge passe par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, qui gère près de 18 milliards d'euros de crédits.
Mais pas de nouveaux prélèvements obligatoires, ont déjà répété les membres du gouvernement. Quant à l'idée de taxer les hauts revenus et le capital, elle a déjà été retenue pour le financement des retraites.
"On ne pourra jamais, avec l'argent public couvrir l'ensemble des besoins", selon la secrétaire d'Etat aux Aînés Nora Berra, même si elle promet que "la solidarité nationale continuera à jouer son rôle".
Restent alors deux pistes à étudier selon le gouvernement: la prise en compte du patrimoine d'une part (les pouvoirs publics pourraient "récupérer" sur le patrimoine une part des aides versées, selon des modalités à préciser) et l'assurance privée d'autre part.
Mais il faudra encadrer les contrats d'assurance, précise Mme Berra, et donc prévoir "un certain nombre de garde-fous".
La CFDT suggère depuis longtemps l'instauration d'une "CSG dépendance", estimant que l'on pourrait aligner la Contribution sociale généralisée réduite dont bénéficient les retraités sur celle des actifs et ainsi financer la dépendance.

jc/bfr/phb

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