Mémorial pour les victimes handicapées du régime nazi

Une pétition réclame que notre pays érige, dans un lieu symbolique, un mémorial dédié aux personnes handicapées victimes de la barbarie nazie. Un appel national vient d'être lancé.

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Bientôt un mémorial en hommage à ceux qui, fragilisés par la maladie et le handicap, furent exterminés par le régime nazi ou condamnés à mourir par celui de Vichy ? C'est l'ambition de la pétition qui circule sur le net depuis début novembre 2013 et espère rassembler 500 000 signatures qui seront ensuite adressées au Président de la République. Créé en août 1945, le Tribunal militaire international révélait que 275 000 enfants ou adultes affectés d'une déficience mentale ou physique furent assassinés dans le cadre d'Aktion T4, mis en œuvre par le Troisième Reich.

400 000 personnes stérilisées

Ce plan d'extermination fut précédé et accompagné de stérilisations contraintes, pratiquées à partir de l'une des toutes premières législations nazies. Au nom de l' « hygiène raciale», elle fut appliquée à la manière d'une « ordonnance médicale », pour protéger le peuple de la « gangrène ou de la tumeur cancéreuse », que représentaient ceux que l'on jugeait « génétiquement inférieurs ». On estime à 400 000 le nombre des personnes stérilisées entre 1934 et 1945, en incluant celles relevant des territoires annexés par l'Allemagne après 1937 tenus d'appliquer la même loi. S'y ajoutent les 50 000 personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques français, sous le régime de Vichy, mortes par abandon, absence de soin, sous-alimentation et autres maltraitances.

Il manque 498 628 signatures

A l'origine de cette pétition, trois personnalités : Charles Gardou, professeur à l'Université Lumière Lyon 2, qui consacre ses travaux au handicap, Sylvie Guillaume, députée européenne et adjointe au maire de Lyon, et Jean-Marc Maillet-Contoz, lui-même en situation de handicap, créateur d'un magazine sur le handicap. Selon eux, « qui se souvient de ces victimes ? Y-a-t-il eu un acte symbolique dans notre pays pour perpétuer leur mémoire ? Aucun ! ». Ils en appellent alors à un « devoir de connaissance et de vérité, devoir de témoignage et d'humanité. Parce que, ni hier ni aujourd'hui, il n'est de vies minuscules méritant le mépris et l'oubli. ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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