L'ostéporose touche de plus en plus d'hommes
L'ostéoporose, présentée comme une maladie de la femme ménopausée, touche aussi quelques hommes ayant dépassé la cinquantaine, a rappelé le Pr Maurice Audran, rhumatologue au CHU d'Angers, lors d'une conférence de presse donnée dans le cadre du salon professionnel de la médecine qui s'achève vendredi à Paris.
"[BI]Globalement, un homme pour 3 à 4 femmes présente une fracture ostéoporétique[EI]", a expliqué le spécialiste, soulignant l'importance grandissante du problème qui ne touchait il y a encore à peine 20 ans qu'un homme pour 6 femmes.
Mais à la différence de l'ostéoporose ménopausique, l'ostéoporose masculine est consécutives dans 50 à 60% des cas à la prise prolongée de corticoïdes, à un éthylisme chronique, un hypogonadisme (sécrétion insuffisante de spermatozoïdes et d'hormones sexuelles), des affections hépatiques ou intestinales... Certains facteurs favorisent en outre la perte de masse osseuse, tels que le tabagisme qui modifierait globalement l'acidité de l'organisme, ce qui aurait un retentissement sur l'os, la carence calcique ou vitaminique D et la sédentarité.
Par ailleurs, les oestrogènes, hormones féminines fortement impliquées dans l'ostéoporose de la femme, pourraient également intervenir dans celle de l'homme, a indiqué le médecin. L'homme sécrète en effet une faible quantité d'hormones féminines et il n'est pas exclu que celles-ci aient un rôle sur le métabolisme osseux. En cas d'exposition à l'un des facteurs de risque ou lors d'une fracture périphérique ou vertébrale avérée, il est nécessaire de confirmer le diagnostic d'ostéoporose par une ostéodensitométrie lombaire et fémorale, un examen mesurant la densité osseuse du patient. D'autres examens doivent compléter celui-ci, notamment des clichés radiographiques standards et des dosages biologiques destinés à rechercher une cause à la maladie.