« Il n'y aura pas d'expérimentation des assistants sexuels. » Près de trois ans après les recommandations en ce sens du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) (Assistants sexuels : CNCPH favorable à une expérimentation), Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, interrogée par Handicap.fr, se positionne finalement contre cette proposition. Elle estime que celle-ci « s'inscrit en dehors du cadre éthique dans lequel le gouvernement souhaite se maintenir ». Découvrez cette interview en vidéo ci-contre mais aussi sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.
Ce cadre est justement matérialisé par un « plan d'action » pour « promouvoir le respect de la vie intime, affective et sexuelle » et « assurer un égal accès à la santé sexuelle, reproductive et à la vie affective des personnes en situation de handicap », lui-même « nourri » de la proposition de feuille de route d'un groupe de travail mis en place sur cette question, et qui a remis ses conclusions le 17 décembre 2025 au gouvernement.
Prévenir les violences, accompagner les victimes
« Avoir une vie intime et sexuelle fait partie des droits fondamentaux de chaque concitoyen », a rappelé la ministre. « Le cadre juridique aujourd'hui n'empêche pas la vie affective et sexuelle de ces personnes. C'est plutôt l'appréhension de ces questions qui reste assez floue », poursuit-elle, prenant l'exemple de la configuration des structures d'accueil « qui donnent peu de place à l'intimité », ou encore le manque de formation des professionnels du médico-social sur ces thématiques.
Parmi les autres axes de la feuille de route figurent la prévention et le repérage des violences et la garantie « d'un accompagnement adapté aux personnes en situation de handicap, qu'elles soient victimes ou auteurs de ces violences ». Il s'agit également de « faire évoluer les pratiques professionnelles et institutionnelles pour permettre l'intimité, la vie affective et sexuelle et lutter contre les violences sexuelles », a ajouté la ministre.
Des obstacles toujours présents
Dans une note publiée début 2025, la Haute autorité de santé (HAS) a fait état « d'importantes difficultés » s'agissant de l'accompagnement de la vie intime, affective et sexuelle (VIAS) des personnes en situation de handicap (Sexualité, parentalité : des droits encore peu accessibles). Elle a notamment pointé le fait que cette dimension est « souvent niée, perçue comme inexistante » ou menant « à des conséquences non souhaitables (grossesses inopinées, violences sexistes et sexuelles, infections sexuellement transmissibles (IST), maltraitances, etc.) ».
Des pistes mais peu de concret
Parmi les pistes avancées, élaborées en concertation étroite avec les associations, figurent le renforcement de la formation et de la sensibilisation, le développement d'outils de communication alternatifs, ainsi qu'une réflexion sur les espaces de vie afin de favoriser à la fois l'expression, la sécurité et le respect de l'intimité. Des orientations porteuses d'espoir, censées répondre à des besoins exprimés de longue date par les personnes concernées, mais qui demeurent, à ce stade, encore floues quant à leur mise en œuvre concrète.
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