Par Martine VERON
PARIS, 10 juin 2008 (AFP) - Rendez-vous d'étape prévu par la loi Handicap de 2005, la Conférence a donné l'occasion au président de la République de réaffirmer que le handicap était "une priorité" du gouvernement, mais aussi d'insister sur l'objectif d'intégration dans l'emploi des handicapés qui peuvent travailler.
"Une personne handicapée dans une entreprise, dans un collège, c'est pas une charge, c'est une chance", a déclaré M. Sarkozy en ouverture de la conférence.
"Pour les personnes handicapées comme pour tous les Français, nous conduisons une politique de valorisation du travail, qui doit lever les freins à l'emploi", a également indiqué le ministre du Travail et de la Solidarité Xavier Bertrand.
Le "pacte pour l'emploi" auquel le gouvernement convie les entreprises, devrait permettre de mieux repérer et accompagner vers l'emploi les personnes handicapées, mais ne prévoit pas de mesures coercitives supplémentaires pour les entreprises qui ne remplissent pas l'obligation de 6% d'embauche de travailleur handicapé (27.000 sur 100.000 dans le privé).
M. Sarkozy a demandé aux employeurs "d'être plus nombreux à s'engager sur des plans pluriannuels d'embauche" et de "contribuer à la qualification des personnes handicapées".
L'incitation au travail passe aussi par une réforme de l'Allocation adulte handicapé (AAH), qui doit devenir un "outil d'accompagnement vers l'emploi de ceux qui peuvent travailler".
Un bilan professionnel sera réalisé pour toute demande d'AAH, et il sera proposé un contrat d'insertion et d'accompagnement vers l'emploi à tous ceux qui se verront accorder la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.
Le montant de l'AAH enfin prendra en compte mieux qu'aujourd'hui la capacité ou non à travailler.
M. Sarkozy a demandé aux ministres conernés, Valérie Létard et Xavier Bertrand, de "poursuivre la concertation" pour que la réforme de l'AAH soit inscrite dans la prochaine loi de finances.
Le second point fort de la conférence a porté sur l'accueil des handicapés en établissements spécialisés. Avec 15.000 enfants et 12.000 adultes sur des listes d'attente, de nombreuses familles sont contraintes d'aller en Belgique pour trouver une place d'accueil.
La création de 50.000 places nouvelles (12.000 pour enfants) en cinq ans en établissements et services a été annoncée mardi, pour "un effort de 1,5 milliard d'euros".
Ces places sont dédiées en priorité aux autistes (4.100), aux polyhandicapés et handicapés psychiques.
De son côté, le ministre de l'Education Xavier Darcos a indiqué que "10.000 élèves handicapés supplémentaires seraient accueillis en milieu ordinaire" et que 200 unités pédagogiques d'intégration (UPI) supplémentaires seraient créés à la rentrée 2008.
Mobilisées depuis plusieurs mois sur la question des ressources des handicapés qui ne peuvent pas travailler, pour lesquels elles réclament un "revenu d'existence décent égal au Smic", les associations sont restées "sur leur faim" sur ce point, ont-elles déclaré mardi.
"Certes, il vaut mieux que les gens travaillent, mais les personnes handicapées ont de vraies difficultés pour trouver du travail, on risque de les renvoyer vers le RMI", a affirmé Arnaud de Broca Fnath).mv/im/lln
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