Des parents tentent de sauver des classes pour mal-voyants

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Par Frédéric HAPPE

LYON, 7 jan 2009 (AFP) -
Menés par Victor Vieira, dont les deux enfants sont scolarisés en primaire à l'Etablissement régional d'éducation adapté pour déficients visuels (Erea DV), qui accueille les élèves de la primaire au lycée, ces parents veulent conserver cette structure dont il n'existe que deux équivalents en France.
"Ici, nous avons des professeurs spécialisés qui travaillent en équipe, assurent un vrai suivi des élèves dans la durée, avec des méthodes adaptées, un internat, un pôle médico-social sur le site, etc", détaille M. Vieira.
"Même avec toute la bonne foi de l'inspecteur d'académie, qui veut transférer les enfants dans des Classes d'intégration scolaire (Clis), il y aura forcément une perte d'efficacité et, pour les enfants, on ne fera jamais mieux qu'ici", ajoute-t-il.
En septembre, le proviseur de l'établissement, qui n'a pas souhaité s'exprimer, avait envoyé un courrier aux parents des élèves de primaire leur présentant comme acquise la fermeture des classes dès la rentrée 2009.
"De toute façon, ouvrir des Clis dans les 6 mois à venir, ce n'est pas possible, d'autant qu'il n'y a pas de place dans d'autres écoles de l'académie pour ça. On veut bien discuter d'autres solutions, mais on demande a minima le gel du projet au moins jusqu'à la rentrée 2010", tranche M. Vieira.
"Pour l'instant il n'y a pas de décision prise, nous travaillons pour une ouverture dans les meilleurs conditions pour les enfants, et nous allons prendre le temps", assure Jacques Aubry, l'inspecteur d'académie.
Mais le représentant de l'Education nationale n'en démord pas, les enfants mal-voyants iront dans des écoles "ordinaires", conformément, selon lui, "à la loi de 2005 "pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées".
"Ces Clis seront dotées de tous les moyens nécessaires. Le budget est prêt, cela nous revient même plus cher que de garder les classes de l'Erea", affirme-t-il.
"Sur l'objectif d'intégration, on est tous d'accord. Certains enfants sont très bien au Clis mais, pour d'autres, c'est important de ne se retrouver qu'avec des enfants non-voyants ou mal-voyants parce que ça les aide à accepter leur handicap. Ce qui compte, c'est les enfants avant tout, on ne peut pas décider à leur place et à la place des parents", argumente Véronique de Montlivault, mère d'un garçon scolarisé depuis 3 ans à l'Erea.
"L'intégration, commente-t-elle encore, doit être un droit, pas une obligation. On peut considérer qu'il vaut mieux que les enfants soient confrontés au monde réel dès le primaire, quitte à prendre des +claques+, mais ces enfants le sont déjà hors de l'école et il sera bien assez tôt pour prendre des +claques+ quand ils seront plus grands".

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