PARIS, 23 mars 2009 (AFP) - Les directeurs des établissements et services d'aide par le travail (ESAT), réunis à Paris pour deux jours, ont protesté lundi contre la "pression" financière exercée sur leurs établissements, qui risque de les conduire à "sélectionner les personnes les moins handicapées".
Accueillant en milieu protégé quelque 110.000 handicapés (17% de la population handicapée en âge et capacité de travailler), les ESAT (anciens CAT, centres d'aide par le travail) doivent répondre à de nouvelles règles budgétaires qui "les déstabilisent", a expliqué à l'AFP Gérard Zribi, président d'Andicat (association nationale des directeurs d'ESAT).
"On nous applique dans la précipitation des règles qui reviennent à une tarification à l'activité, le risque est que les établissements sélectionnent les personnes les moins handicapées", a-t-il dit, "alors que nous défendons le droit au travail pour tous, quelque soit le niveau de handicap".
"C'est un tournant, aujourd'hui, on ne discute pas des projets, on nous dit 'prenez ça et débrouillez-vous', a ajouté M. Zribi, qui a rappelé que les "évolutions budgétaires des dernières années ont déjà provoqué de grandes difficultés puisque 30 à 40% d'entre eux sont en déficit".
Les directeurs d'établissements critiquent aussi "l'assaut bureaucratique catastrophique" induit par les textes d'application de la loi Handicap 2005, "alors que l'action sociale envers les personnes les plus perturbées ou vieillissante a besoin de beaucoup de souplesse", a affirmé M. Zribi.
Andicat a réuni lundi et mardi à Paris quelque 600 directeurs d'ESAT.
Actuellement, quelque 10.000 personnes handicapées sont sur liste d'attente pour trouver une place dans ces établissements, qui accueillent essentiellement des handicapés mentaux ou psychiques.
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