L'autonomie des personnes à mobilité réduite passe par de nombreux apprentissages et de nombreuses étapes. Cela débute d'abord dans la tête, pour soi comme pour les autres. Admettre que l'on peut et que l'on doit accéder à toujours plus d'autonomie pour soi comme pour son environnement, c'est déjà dépasser son handicap. Pourtant, conduire sa propre auto ou la posséder pour qu'un tiers vous conduise, suppose que vous soyez physiquement et juridiquement apte. Que vous passiez votre permis pour la première fois ou que vous soyez devenu handicapé en possession déjà de votre permis, vous entrez dans un monde codifié qui demande la plus grande vigilance.
Accéder à la conduite : les conditions d'aptitude à la conduite autonome
Certains handicaps sont incompatibles avec l'obtention ou le maintien du permis de conduire du fait même des exigences physiques et sensorielles de la conduite autonome.
Un arrêté du 7 mai 1997 décrit les dispositions d'accès au permis de conduire. Il prévoit six catégories d'incapacité mais dans la plupart des cas les atteintes de l'appareil locomoteur ne sont pas un obstacle à la conduite. Notons que la déficience auditive, si elle n'est pas associée à d'autres troubles, n'est pas un obstacle à la conduite.
Le handicap mental : toujours pas de législation spécifique en la matière en dehors de l'arrêté du 7 mai 1997. Cependant depuis quelques années le réseau des auto-écoles ECF expérimente l'apprentissage de la conduite par des personnes handicapées mentales dans le cadre de leur formation professionnelle.
Contrôle médical
C'est le passage prioritaire et obligatoire pour toute personne handicapée qui souhaite obtenir son permis de conduire. La commission départementale d'examen attribue un certificat d'aptitude avec un avis favorable définitif ou provisoire. En cas d'avis négatif, le demandeur peut recourir à la commission départementale d'appel et si l'avis reste négatif à une commission nationale.
La commission se prononce aussi sur le type d'aménagement nécessaire. A l'expiration de la période de validité du permis, il appartient au titulaire de prendre rendez-vous pour un nouvel examen par la commission. L'expiration atteinte, la personne ne se sera plus couverte par son assurance.
L'examen médical est gratuit pour les handicapés moteurs dont le véhicule nécessite un aménagement mais ce n'est pas le cas pour les autres types de handicap (encore une bizarrerie administrative).
Si vous préférez la moto !
Si vous êtes atteint d'une lésion gênant les mains, les bras dans la triple fonction de maintien du guidon, de rotation des poignets et de manuvre des manettes, n'y pensez même pas !
De plus, il vous faut pouvoir assurer une position assise correcte et stable.
Les démarches administratives sont les mêmes que pour le permis de voiture. L'adjonction d'un side-car peut faire partie des aménagements nécessaires à la conduite de la moto.
Et pourquoi pas un poids lourd ?
Seules les personnes déjà détentrices d'un permis poids lourd peuvent bénéficier au cas par cas d'une régularisation de ce permis. Les démarches sont longues, ardues, rarement couronnées de succès et ne sont envisageables que dans le cas d'un projet professionnel réaliste et concerté