Évoluer du milieu protégé au milieu ordinaire est une transition délicate. Comment les ESAT accompagnent-ils les travailleurs handicapés vers l'autonomie professionnelle ?
Tous les ESATS n'encouragent pas l'insertion dans le milieu ordinaire. C'est pourtant l'une des missions du milieu protégé. L'ESAT de la Moncelle à Laon, qui reçoit des adultes handicapés mentaux, en a fait l'une de ses priorités. « Depuis deux ans nous développons des projets pour orienter les personnes vers davantage d'autonomie. Il est important qu'elles puissent accéder à un projet de vie », souligne son directeur, Christophe Loriette.
Bien sûr l'insertion en milieu ordinaire n'est pas destinée à tous les travailleurs handicapés. « Cela se fait sur base du volontariat, précise t-il. Nous évaluons ensuite le projet de la personne suivant ses capacités ». Un référent va instaurer un dialogue avec l'employeur afin de déterminer les conditions dans lesquelles le travailleur sera accueilli : l'accessibilité du poste, les tâches, la présentation auprès de ses futurs collègues,…
Pour mieux préparer l'intégration, il peut être proposé à l'employé un premier stage d'immersion au sein de l'entreprise puis une mise à disposition sur site, un dispositif qui permet de travailler dans une entreprise tout en dépendant de l'ESAT. Une sécurité qui permet de bénéficier d'un suivi régulier, et de réintégrer l'ESAT si l'expérience n'est pas concluante. « Le retour à l'ESAT ou l'insertion définitive dans le milieu ordinaire sont des périodes déstabilisantes », souligne Christophe Loriette. En effet le moment où le travailleur ne va plus dépendre de l'ESAT peut également susciter beaucoup d'inquiétudes. Il sera soumis aux mêmes règles que les autres salariés et pourra être licencié. D'où l'importance d'un accompagnement par une équipe pluridisciplinaire sur le plan psychologique et administratif.
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