Réunis en Assemblée générale fin juin, à Chartres, les adhérents de l'APF (Association des paralysés de France) ont dénoncé le manque de réelles mesures et l'absence d'implication du président de la République et du gouvernement sur la politique du handicap.
Une très longue liste...
Dans leur collimateur : l'échéance 2015 d'une France accessible, le décrochage des ressources (AAH, pensions d'invalidité...) par rapport au SMIC et l'accroissement de la précarité, l'exclusion de l'accès à la CMU-C à quelques euros près, l'ignorance de la problématique des surcoûts liés au handicap, l'augmentation du taux de chômage, la frilosité sur la formation des enseignants dans l'accompagnement des élèves ou encore l'inégalité de traitement sur le territoire en matière d'aide à domicile... Les reproches faits au gouvernement ne manquent pas.
« Pas de réelle politique handicap »
Selon l'APF, « plus d'un an après l'arrivée de François Hollande et de son gouvernement, force est de constater qu'il n'y a toujours pas de réelle politique du handicap ! Les quelques mesures à destination de publics ciblés ne constituent en rien une avancée concrète au regard de toutes les difficultés quotidiennes des personnes en situation de handicap et de leur famille. » Depuis un an, le gouvernement renvoie l'APF au Comité interministériel du handicap pour avoir des réponses précises. Or celui-ci, prévu en juin 2013, a été reporté à juillet puis à septembre !
Quatre motions prioritaires
Ses adhérents ont donc adopté quatre motions, au goût de slogan, exprimant les fortes attentes des personnes en situation de handicap.
• Accessibilité : l'échéance de 2015 n'est pas contournable !
A moins de deux ans de 2015, ils dénoncent toutes les tentatives des acteurs publics et privés pour assouplir ces obligations légales ou contourner cette échéance. Et rappellent que ces obligations existent depuis près de 40 ans.
• La solidarité nationale n'est pas la charité !
Face à une réalité sociale jugée inacceptable, la crise socio-économique ne peut en aucun cas justifier que soit portée atteinte aux droits fondamentaux des personnes en situation de handicap. A quand la prestation de compensation universelle couvrant tous les frais (aides humaines et matérielles) ? A quand le revenu d'existence effectif et décent ?
• Services d'aide à domicile : un cri d'alarme
Le pouvoir d'appréciation laissé aux conseils généraux amène certains d'entre eux à refuser de prendre en compte la spécificité des besoins des personnes handicapées en matière de service d'aide humaine et la réalité de leur coût. Ce qui engendre des restes à charge qu'elles ne sont pas en mesure d'assumer et une augmentation alarmante de la pauvreté.
• La citoyenneté et la participation sociale ne sont pas négociables !
Encore aujourd'hui, en écho aux propos des fondateurs de l'APF voici 80 ans, les personnes handicapées se heurtent à des obstacles d'ordre environnemental et comportemental qui les empêchent d'accéder à une réelle citoyenneté et participation sociale !
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