La rentrée a semblé plus fructueuse que les précédentes après l'annonce faite par le Premier ministre : plus de 28 000 accompagnants d'élèves handicapés (AVS), jusque-là cantonnés à des contrats précaires et formés sur le tas, seront progressivement titularisés, et un nouveau diplôme sera créé pour consolider leur métier. En même temps, 13 000 enfants handicapés (chiffre à confirmer) restaient toujours sans solution éducative ! Dans ce contexte, l'éducation et la scolarité des élèves handicapés étaient donc au cœur des propositions présentées le 25 septembre 2013 lors du Comité interministériel du handicap (CIH) qui se réunissait pour la première fois à Matignon en présence de treize ministres et autant d'associations. Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, n'était pas présent mais avait tout de même rendu sa copie.
Education et scolarité : les mesures annoncées
Accompagner les parents
• Un droit à formation pour les parents soumis à la concertation avec les partenaires sociaux
• Des schémas territoriaux de services aux familles
Mieux accueillir les enfants à la crèche
• L'adaptation des crèches à l'accueil d'enfants handicapés
• Vers une formation « handicap » pour les professionnels de la petite enfance
Ouvrir grand les portes de l'école
• La CDIsation des 28 000 auxiliaires de vie scolaire (AVS) sous contrat d'assistants d'éducation
• La création d'un diplôme d'Etat de l'accompagnement, spécialité milieu scolaire
• Une formation « handicap » pour les enseignants
• 700 places en unité d'enseignement en maternelle pour les jeunes autistes
• Le développement de nouveaux supports pédagogiques numériques
Donner la chance aux enfants de partir en vacances
• Plus de centres de loisirs et de vacances ouverts aux enfants handicapés
• Un module « handicap » dans les formations BAFD et BAFA
Ecole, et après ?
De son côté, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, a admis, à l'issue de cette réunion que « 28 000 AVS de qualité et formés, c'est encore insuffisant. Nous avons donc décidé de continuer à travailler dans les mois qui viennent sur l'accompagnement des enfants hors du système scolaire, en suivant les pistes proposées par le rapport Komitès. » L'APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) qui, lors de cette réunion, intervenait sur ce thème par la voix de son président, Jean-Louis Garcia, a également rappelé les actions à entreprendre en matière d'accès à l'enseignement supérieur et aux concours. Le Premier ministre a admis qu'il y avait également un travail important à mener dans ce sens et que c'était un axe qu'il comptait ne pas négliger.
Un droit à la formation pour les parents
Par ailleurs, Jean-Marc Ayrault souhaite que soit ouvert un nouveau droit à la formation destiné aux parents afin qu'ils puissent appréhender les spécificités du handicap de leur enfant dès sa découverte et reste ainsi acteurs de son projet éducatif. « Je demande aux partenaires sociaux et aux organisations syndicales de la fonction publique de se saisir de ce sujet pour définir les modalités de ce nouveau droit, que je souhaite opérationnel dès 2014 ». La FEGAPEI a jugé cette idée « particulièrement intéressante ». Ce soutien à la parentalité s'inscrit plus largement dans la question du statut des aidants largement débattue en ce moment.
Partenariat entre école et médico-social
Pour finir, les associations réclament, depuis longtemps déjà, un renforcement de la coopération entre l'Education nationale et le secteur médico-social, pour permettre une inclusion plus souple dans l'école ordinaire. Pour Jean-Louis Garcia, « ces deux domaines vivent côte à côte mais, trop souvent, s'ignorent. Une synergie, un partenariat, dans l'intérêt des enfants, doit se mettre en œuvre, et cela de façon réelle et déterminée, partout. »