Année européenne, quels enjeux ?
PARIS, 2/02(AFP) - Des associations d'aide aux handicapés, qui ont 'ouvert l'Année européenne des personnes handicapées' à Paris quelques jours avant son lancement officiel à Rennes, se montrent "dubitatives" à l'égard de la politique du gouvernement.
"Nous sommes dubitatifs. Notre état des lieux de la situation actuelle reste sévère", a déclaré à l'AFP la présidente de l'Association de paralysés
de France (APF) Marie-Sophie Dessaulle, même si elle relève des "expériences qui fonctionnent et une volonté d'avancer de la part du gouvernement". Une Rencontre nationale a été organisée jeudi par l'APF, l'Association française contre les myopathies (AFM) et le Groupement pour l'insertion des personnes handicapées physiques (GIHP). Elle avait été précédée de la publication d'un "état des lieux" concernant la mise en place d'un "dispositif
pour la vie autonome" dans chaque département français.
Ce dispositif est piloté par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales. Il a notamment pour objectif, après une "évaluation individualisée des besoins des personnes en situation de handicap,d'assurer le financement des moyens de compensation des incapacités (aides techniques, adaptation du logement, aides humaines)", selon ces associations.
"Or, à ce jour, sa mise en place reste laborieuse (...) Tous les départements devraient être couverts fin 2003. Mais, selon une enquête réalisée par nos associations fin 2002, 58 départements ont été officiellement désignés dont 29 ne sont pas opérationnels", ont-elles affirmé.
La Rencontre nationale a cependant permis d'obtenir, selon les associations, des "avancées positives de taille", comme l'engagement de
l'assurance maladie à financer des équipes pour évaluer les besoins des handicapés ou la promesse de la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées
Marie-Thérèse Boisseau de les recevoir prochainement.
[BB]"assister mais pas participer"[EB]
"Notre constat semble avoir incité le gouvernement à reprendre de façon plus active sa politique à l'égard des personnes handicapées", a estimé Mme Dessaulle, tout en rappelant que les associations n'avaient pas été invitées à
"participer" au lancement officiel de cette année européenne.
L'Année européenne des personnes handicapées(AEPH), ouverte dimanche par la Grèce, qui préside actuellement l'UE, doit être lancée officiellement en France lundi à Rennes, lors d'un colloque où cinq membres du gouvernement
seront présents, dont Mme Boisseau.
"Je fais un constat amer : nous sommes invités à assister, mais pas à participer", a déclaré mercredi la présidente du GIHP Brigitte Idziak.
D'autre part, le Groupe de réflexion sur les incapacités à tout âge (Grita), comprenant des dizaines d'associations humanitaires, a dénoncé "la politique française (qui) va à l'encontre" de "la nécessité de lutter contre
toute forme de discrimination, notamment par l'âge", à l'égard des personnes handicapées.
"La cohabitation de deux régimes de compensation des incapacités - ACTP pour les personnes de moins de 60 ans et APA pour celles de plus de 60 ans - a comme conséquence de créer une discrimination selon l'âge auquel survient le
handicap", estime le Grita, dont font partie notamment l'Union nationale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux et l'Union nationale des associations de personnes handicapées mentales.
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