500 affiches drôles et originales pour assumer sa dyslexie

"Avec mon fils, c'est toujours différent. Des fois il m'apel, d'autres fois il m'appel et il arrive aussi qu'il m'appelle." Pour sensibiliser à la dyslexie, une jeune cheffe d'entreprise déploie 500 affiches éloquentes teintées d'humour.

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« C'est magique... Avec elle, il y a tant de manière d'être heureuse. Souvent sa va, parfois çava et, dans les meilleures des jours, ça va » (sic). Inutile de s'attarder sur la forme de ce message, il faut savoir lire entre les lignes... Son autrice ? Justine Vilgrain, jeune cheffe d'entreprise dyslexique. Après avoir longtemps éprouvé de la « honte » face à son handicap, elle le revendique aujourd'hui fièrement et incite ses pairs à faire de même. Du 16 au 22 février 2022, elle lance une vaste campagne qui vise à sensibiliser sur ce trouble des apprentissages touchant environ 5 % de la population française. Avec le concours de JCDecaux, 500 affiches sont placardées aux quatre coins du pays* pour interpeller, avec une « légère touche d'humour et de romantisme », grand public et décideurs. Pour faire leur « coming out », Justine invite les « dys » à se prendre en photo devant leur panneau préféré puis à la diffuser sur les réseaux sociaux via le #certifieddyslexic (liste complète des lieux en lien ci-dessous). Le cri de ralliement ? « Que des numéros dys dans ma team ! », en écho aux paroles du célèbre rappeur Booba qui, lui, se vantait de n'avoir que des « numéros dix » dans sa team.

« Flemmarde » ou « débile » !

En 2018, dans un courrier, Justine alerte Emmanuel Macron sur le manque de prise en charge et d'accompagnement proposé aux élèves et, plus largement, aux personnes « dys », ainsi que les innombrables préjugés auxquels elles doivent faire face. Il restera lettre morte... A l'école, elle passe pour une « débile » aux yeux de ses camarades et une « flemmarde » aux yeux de ses professeurs. Les années se suivent et se ressemblent. Au travail, même topo. « Quand j'ai commencé ma vie active, je devais toujours demander à quelqu'un de corriger mes mails avant de les envoyer à des personnes que je ne connaissais pas, sous peine de ne pas être prise au sérieux ou d'avoir droit à des réflexions désobligeantes », explique Justine, déplorant de « ne jamais pouvoir être indépendante ». C'est là que le déclic se produit...

Un logo « dyslexique certifié »

A la tête d'un studio de création, elle crée le logo « Certified dyslexic », (en français, dyslexique certifié) qu'elle appose à la fin de chaque mail. Son succès est « fulgurant », selon elle, auprès des personnes dyslexiques, mais pas seulement... Très vite, tous les « dys » veulent leur logo. Justine s'exécute et lance des déclinaisons pour signifier la dyscalculie, la dysorthographie, etc. Une idée ingénieuse dont certaines grandes entreprises se saisissent. Aujourd'hui, elle demande la reconnaissance de cette mention en tant que symbole officiel et gouvernemental pour permettre aux personnes concernées de ne plus avoir à cacher leur handicap, comme elle a dû le faire par le passé... En espérant que, cette fois, sa demande sera entendue...

* Nantes, Nice, Rochefort, Rouen, Saint-Brieuc, Soissons, Strasbourg, Toulouse, Vannes, Orléans, Maubeuge, Lyon, Lège-Cap-Ferret, Arras, Saint-Denis, Orléans, Montpellier, Le Mans, Montauban, Metz, Epinal, Epernay, Compiègne, Châteauroux...

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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