En situation de handicap psychique, ils n'ont pas forcément une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et pourtant besoin d'être accompagnés pour accéder à l'emploi. Comment les aider ? Messidor a peut-être la réponse.
Lauréate des « Contrats à impact social »
Parmi les 25 projets en lice, cette association est, en décembre 2021, l'une des quatre lauréats des nouveaux Contrats à impact social (CIS) « Innover pour l'accès à l'emploi », qui entend répondre à un problème social ou environnemental en facilitant la collaboration entre des investisseurs, des structures à impact comme elle et le secteur public. Une « alliance efficace », selon Messidor. Dix millions d'euros sont ainsi alloués par l'Etat à des solutions innovantes pour lever les freins à l'insertion professionnelle des personnes éloignées de l'emploi. L'association pourra compter sur 2,6 millions d'euros.
Changer d'échelle
Messidor expérimentait déjà ce CIS depuis 2018 avec un public sans RQTH mais sans financements pérennes puisqu'elle était « hors-législation ». « Maintenant que c'est le cas, nous allons pouvoir passer de l'expérimentation à l'action concrète sur l'ensemble des territoires sur lesquels sommes présents », se réjouit son président, Georges Bullion. Via ce dispositif, elle va pouvoir diffuser sa méthodologie de travail en milieu protégé ou ordinaire à ce public. « Une vraie avancée », selon Messidor qui promet de « changer d'échelle », enfin. 440 personnes vont en effet bénéficier de l'expertise de douze jobs coach sur quatre ans. Objectif ? Un maximum d'embauches en milieu ordinaire à l'issue de ce suivi et l'accès à un « travail épanouissant ». « Si nous prouvons que ce projet est une réussite, cela déclenchera la mise en place d'une politique publique bénéfique, surtout en ces temps difficiles pour la santé mentale des Français », conclut Georges Billon.
Rappelons que Messidor gère des établissements de travail protégé et adapté et des dispositifs d'emploi accompagné. Depuis plus de 45 ans, elle accompagne les personnes fragilisées par des troubles psychiques vers un travail réel et rémunéré dans des unités de productions de tailles réduites. L'association se définit comme une « passerelle entre le monde du handicap et l'emploi ».