L'allocation adulte handicapé
Annoncée depuis déjà deux ans, l'AAH fera, le 1ernovembre 2019 (pour un paiement le 5 décembre) l'objet d'une nouvelle revalorisation exceptionnelle de 40 euros ; elle fait suite à la première hausse de 41 euros le 1ernovembre 2018. L'AAH sera ainsi portée à 900 euros pour une allocation à taux plein pour une personne seule (contre 860 aujourd'hui). « La revalorisation de l'AAH représente un effort financier supplémentaire en faveur des plus modestes de plus de 2 milliards d'euros d'ici à 2022 », se félicite le gouvernement. Selon le communiqué de presse du secrétariat d'Etat au handicap, « 90% des allocataires, soit plus d'1,1 million de personnes, bénéficieront à plein de cette revalorisation ». Mais seulement 60% de ceux qui vivent en couple. En effet, la modification des plafonds de ressources du conjoint, revus à la baisse, a neutralisé ou amputé cette augmentation pour 40 % d'entre eux ; soit, selon des données estimatives qui seront réajustées en 2020, 15 % qui auront une revalorisation réduite et 25 % qui n'en auront aucune (article en lien ci-dessous).
L'AAH profitera par ailleurs, comme les autres prestations sociales, d'une revalorisation annuelle en 2020 à hauteur de 0,3 %, soit 2,7 euros de plus (contre 0 % en 2019), pour un montant total de 902,70 euros, soit environ 90 euros de plus qu'en 2017. Mais elle restera malgré tout en dessous du seuil de pauvreté fixé, en France, en 2019, à 1 041 euros par mois.
Les pensions d'invalidité
Comme le Président de la République s'y est engagé à la suite du mouvement des Gilets jaunes et du Grand débat national organisé dans la foulée, et dans le prolongement du rétablissement en janvier 2019 du taux de CSG (contribution sociale généralisée) sur les pensions à 6,6 % pour 5 millions de retraités, 12 millions d'entre eux bénéficieront d'une revalorisation de leurs pensions de base à hauteur de l'inflation (estimée entre 1 et 1,5 %), dès lors que leurs retraites brutes globales n'excèdent pas 2 000 euros par mois. Cette mesure est également étendue aux titulaires de petites pensions d'invalidité. Rappelons qu'au 1er avril 2019, ces pensions n'avaient été réévaluées que de 0,3 %, suscitant l'indignation des personnes concernées ; l'inflation étant de 1,8 % sur les douze derniers mois, elles avaient déploré une perte de leur pouvoir d'achat.
Attention : si la revalorisation des pensions de base doit intervenir dès janvier 2020 sur le niveau d'inflation pour les retraités percevant moins de 2000 euros bruts par mois, elle restera néanmoins figée à 0,3 % pour ceux dont les revenus sont supérieurs à ce seuil. Une régularisation interviendra en mai avec effet rétroactif au 1er janvier pour ceux dont le montant de pension brute n'aurait pas pu être évalué avec certitude au-dessous de ce seuil et n'aurait donc pas bénéficié de la revalorisation sur l'inflation et qui, au vu des données définitives consolidées dans les systèmes d'information en janvier, auraient dû en bénéficier. En avril 2019, Emmanuel Macron, après le Grand débat, a néanmoins promis que toutes les pensions de retraite seraient réindexées sur l'inflation à partir du 1er avril 2021, quel qu'en soit le montant. Egalement les pensions d'invalidité ? Il faudra attendre le PLFSS 2021 pour en être certain.
L'allocation supplémentaire d'invalidité
L'allocation supplémentaire d'invalidité (ASI), minimum social pour les pensionnés d'invalidité disposant de faibles ressources, sera revalorisée de manière exceptionnelle au 1er avril 2020 pour garantir un niveau de revenu de 750 euros par mois, soit une augmentation de 27 à 45 euros par mois selon les situations.
La pension d'invalidité des chefs d'exploitation
Les pensions d'invalidité des chefs d'exploitation agricoles seront également relevées au 1er janvier 2020 pour atteindre au moins 319 euros par mois pour une invalidité partielle et 565 euros par mois pour invalidité totale, ce qui représente un gain de 29 euros par mois dans le premier cas et de 200 euros dans le second.
De l'AAH vers la retraite
Le soutien aux assurés les plus fragiles passe notamment par la fluidification de leur transition vers la retraite. Ainsi, la transition des bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) sera facilitée afin de simplifier le parcours des assurés et de prévenir les cas de ruptures de ressources. Dans ce but, la liquidation de la retraite de base à taux plein des bénéficiaires de l'AAH sera désormais automatisée à l'atteinte de l'âge légal (62 ans).