500 000 euros par an pour chauffer une piscine, 0 pour la rendre accessible. Oups ! Ça se passe à Nogent-sur-Marne (94). Et Claude Boulanger-Reijnen, 3e de la liste EELV-Cap 21 (écologiques) aux régionales de décembre 2015 pour le Val-de-Marne, lui-même en situation de handicap et représentant de l'Association des paralysés de France (article en lien ci-dessous) se sent concerné par cette « affaire » à double titre et tente d'alerter les médias sur ce gouffre financier. Selon lui, la facture énergétique ce centre nautique est de 500 000 euros par an, comprenant, notamment, le chauffage d'un bassin olympique de 50 mètres. 26 degrés, même en hiver depuis plus de huit ans. A elle seule, elle équivaudrait à 50% de la facture énergétique de la commune. Un luxe unique en son genre qui attire, certes, une vaste clientèle et contribue à l'attractivité de la ville, mais tout de même !
Chauffer les neurones des nageurs
A l'heure où s'achève la COP21 et où la mise en accessibilité des établissements recevant du public est à la traîne, se pose, pour Claude, la question des priorités : est-il vraiment nécessaire de chauffer un bassin extérieur en plein hiver tout en négligeant son accès à tous les publics, notamment âgés, accidentés ou handicapés ? Le sujet crée évidemment des vagues qui vont grandissantes… Selon ce militant, qui considère ce dossier emblématique à plusieurs titres, « sur une estimation moyenne annuelle de 250 000 entrées, sur 20 ans, cela fait à 5 millions d'usagers qui n'ont pu nager en compagnie de personnes ou d'enfants handicapés. Sans que personne ne s'en rende compte ».
Un recours gracieux auprès du préfet
Selon des documents que Claude s'est procuré, « jamais sur la période 2005-2015, le maire n'a, dans les faits, voulu procéder à la mise en accessibilité du site ». Préoccupé par ce dossier depuis plus de dix ans, ce citoyen val-de-marnais déterminé a déposé un recours gracieux auprès du préfet du Val-de-Marne pour bloquer une délibération prise par le conseil municipal de Nogent le 23 septembre 2015, la ville ayant engagé le renouvellement de la Délégation du service public (DSP) pour confier la gestion du centre à un prestataire privé. Il souhaitait, par ce biais, s'assurer que le prochain appel d'offres tiendrait compte de ce point et surtout qu'un diagnostic sur la mise en accessibilité serait enfin réalisé. La réponse du préfet ne s'est pas faite attendre ; il s'oppose au recours mais confirme que « le rapport joint à la délibération mentionne, parmi les travaux à réaliser par le concessionnaire, la mise en accessibilité du centre nautique (vestiaires, sanitaires, bassins intérieurs et extérieurs. » Une manière de reconnaître qu'elle n'était pas effective et encore moins programmée, au mépris de la loi.
Le maire promet des travaux
Après plusieurs rencontres, le maire de Nogent, Jacques JP Martin (Les Républicains), a réaffirmé qu'il avait prévu le financement d'un certain nombre de travaux. Un peu « échaudé » et bien décidé à taper du poing sur la table, Claude Boulanger-Reijnen a également saisi le Défenseur des Droits pour soutenir sa démarche. Un coup d'épée… dans l'eau ?
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