Lorsqu'on parle d'accessibilité, on imagine le plus souvent une rampe d'accès, un ascenseur, des bandes podotactiles ou encore des messages sonores. Bref, des aménagements qui facilitent la vie des usagers en situation de handicap physique. Or elle concerne aussi les personnes avec un handicap mental. Et cette nécessité d'une accessibilité réellement universelle, l'Unapei, fédération de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles, entend la rappeler.
Quels besoins ?
D'autant que pour ce public en difficulté de compréhension et de repérage dans la cité, une telle mise en œuvre n'engage pas d'investissements majeurs. Et de définir les besoins des personnes handicapées mentales qui rencontrent principalement des difficultés à se repérer dans le temps et l'espace, à comprendre les informations orales et sonores et les notions abstraites, à communiquer, à lire ou écrire, à s'adapter aux changements imprévus. Mais aussi à apprécier la valeur de l'argent ou à comprendre les modes d'utilisation des appareillages et autres automates mis à disposition.
Un article 1 bis pour réparer l'oubli
Le nouveau projet de loi habilitant le Gouvernement à adopter des mesures pour assurer le report de la mise en accessibilité sera très prochainement débattu à l'Assemblée nationale. Or, selon l'Unapei, « malgré un contexte législatif favorable, les personnes handicapées mentales ont été oubliées par le législateur. » A quelques jours de ce vote, elle propose donc d'y inclure un amendement, un « Article 1 bis » qui propose que l'obligation de formation et de sensibilisation du personnel prévue dans le secteur des transports depuis avril 2013 soit étendue à l'ensemble des personnels des établissements recevant du public (ERP).
La formation des personnels
Ces sessions de « formation » pour les établissements de la 1ère à la 4ème catégorie (les plus grands) et de « sensibilisation » pour ceux de 5ème (les plus petits) consisteraient en une information sur les différents types de handicap afin de connaître les capacités et les difficultés des publics accueillis et d'adopter les attitudes et comportements adaptés. Un module sur l'accessibilité et la qualité d'usage pourrait également être intégré. De telles sessions sont d'ores et déjà expérimentées et développées dans de nombreux domaines sur l'ensemble du territoire.
700 000 personnes en France
Aujourd'hui, ce sont 700 000 personnes concernées en France, « trop souvent invisibles et n'accédant que très rarement aux informations, services et produits, selon l'Unapei. C'est pour elles une source forte d'exclusion, ainsi qu'un déni de leur statut de citoyen pourtant consacré par la loi. » L'accès à tout pour tous, c'est aussi de leur « ressort ». Et assurément, parce qu'elles revendiquent de plus en plus leur inclusion légitime, elles n'en manquent pas !