Après la création du collectif Acces'Sourd en septembre 2021, voici, en janvier 2022, une nouvelle étape, la FFA. On doit cette Fédération française de l'accessibilité à quatre entreprises (Acceo, Deafi, Elioz et Sourdline) spécialistes de l'accessibilité téléphonique aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques. Objectif ? Pérenniser leurs actions via une fédération professionnelle.
Un rapport en attente
Pourquoi une telle nécessité ? Trois ans après l'entrée en vigueur de la loi pour une République numérique, face aux dysfonctionnements persistants, l'Etat a lancé, en juillet 2021, une mission de préfiguration pour parvenir à élaborer une solution d'accessibilité universelle digne de ce nom (en lien ci-dessous). Un rapport d'étape a été remis fin 2021 aux trois ministres concernés (numérique, fonction et transformation publiques, handicap), sans que son contenu n'ait encore fait l'objet à ce jour d'une restitution aux parties prenantes. Ses conclusions étaient pourtant attendues initialement en octobre 2021.
Peser dans la balance
Les acteurs du marché, redoutant un diagnostic trop éloigné des besoins du terrain, ont donc décidé de peser davantage dans la balance en unissant leur « poids », d'abord via un collectif puis cette fédé. La profession se dit maintenant « organisée et coordonnée », prête à collaborer, notamment sur la formation et les certifications des personnels. La FFA entend ainsi être « l'interlocuteur du gouvernement quand celui-ci donnera une suite au rapport de la mission de préfiguration ». Elle dessine des pistes très concrètes : la mise en place de sanctions lorsque les établissements publics et privés ne respectent pas leur obligation d'accessibilité téléphonique, la suppression du seuil de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires à partir duquel les entreprises sont assujetties à cette obligation, des points d'accès plus simples aux services d'interprétariat sur les sites via une norme commune et une mise à niveau du service universel gage de meilleure qualité.
Cette nouvelle organisation, légitime, mais qui défend d'abord le business des pro, peut permettre des dynamiques intéressantes, à condition de veiller à ce que les personnes concernées ne soient pas écartées des échanges. C'est ce que promet la FFA : « défendre leur accessibilité tant personnelle que professionnelle ».