En 2030, 1 actif sur 4 sera aidant, estime le collectif « Je t'aide ». Avec la transition démographique, l'augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques, le nombre d'aidants est lui aussi amené à s'accroître. Quid des mesures politiques qui les concernent ? A quelques semaines de la présidentielle, c'est le grand vide de ce côté-là, constate le collectif « Je t'aide » qui a, pour l'occasion, mis au point un baromètre (article en lien ci-dessous). Cet outil, bien construit, dresse un état des lieux chiffré des personnes qui soutiennent au quotidien un proche, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel. Ils sont onze millions de Français à le faire, soit une personne sur six.
1 candidat sur 2 fait des propositions
Or, à ce jour, seul un candidat sur deux fait des propositions sur les aidants ; c'est mieux du côté des aidés avec dix sur douze. Deux candidats n'en font aucune, ni sur les aidants, ni sur les aidés (article en lien ci-dessous) ; il s'agit d'Éric Zemmour et d'Emmanuel Macron, candidat à sa réélection et dont le gouvernement avait pourtant annoncé une stratégie aidant en 2019 mais à laquelle aucune suite n'a été donnée. En revanche, deux candidats sur trois inscrivent dans leur programme la valorisation des métiers du soin et de l'accompagnement, et deux candidats (Marine le Pen et Fabien Roussel) proposent l'allongement du congé proche aidant. De leur côté, Yannick Jadot et Nicolas Dupont-Aignan promettent la prise en compte du rôle d'aidant dans le calcul de la retraite. Restent encore de grandes thématiques absentes : la formation des professionnels de santé et du secteur médico-social au repérage et à l'orientation des aidants ou encore la simplification administrative dans le parcours de soin.
10 propositions formulées par le collectif
En bref, quelques propositions phares et attendues sont mises sur la table mais, en face, peu de « solutions concrètes pour les financer » et donc les appliquer, selon le Collectif. « Le saupoudrage des propositions dédiées aux aidants dans les programmes met en lumière la sous-estimation de leur rôle. Nous constatons l'incapacité des candidats à penser la transition démographique et ses impacts et à y apporter des réponses concrètes dès aujourd'hui. Les aidants pallient les carences de notre système de santé et cela risque de s'aggraver si rien n'est fait », alerte Morgane Hiron, sa déléguée générale. Si ce baromètre doit permettre aux électeurs de mieux cerner les programmes sur cette question, il vise aussi « à faire réagir les candidats et à les amener à se positionner sur davantage de mesures pour les aidants et alimenter la réflexion des partis politiques en vue des élections législatives », affirme le collectif. Les aspirants au poste de chef d'État se sont donc vus remettre dix propositions rédigées par le collectif. Parmi elles, une simplification des démarches administratives, une valorisation des années d'aidance dans le calcul des droits à la retraite ou encore le développement des solutions de répit.