Dernière minute du 7 janvier 2021
Devant le succès rencontré par le dispositif d'Ile-de-France Mobilités d'aides à l'achat de vélos à assistance électrique (VAE) neufs, de vélos cargo avec assistance électrique, de vélos pliants et de vélos adaptés, Valérie Pécresse, présidente d'IDF Mobilités, a annoncé, le 4 décembre 2020, la reconduction du dispositif en 2021. le nombre de primes à l'achat délivrées par l'AOT de la Région atteignait, début décembre, 66 000 alors que « seulement » 30 000 primes avaient été budgétées pour toute l'année 2020.
Dernière minute du 12 octobre 2020
L'aide à l'achat pour ces types de vélos (tandem, triporteur, 3è roue électrique) sera opérationnelle dès le 12 octobre 2020 et concerne les vélos achetés à compter du 1er juillet 2020.
Article initial du 20 juillet 2020
Les personnes handicapées pourront-elles avancer en roue libre ? C'est en tout cas la proposition faite aux Franciliens. Le Conseil d'Administration d'Ile-de-France Mobilités a en effet voté, le 8 juillet 2020, une prise en charge partielle des dispositifs de vélos adaptés. Une bonne nouvelle dans le cadre du Grand plan vélo régional 2ème étape initié fin 2019 (la première, nettement plus minimaliste, datant de 2017) qui accordait déjà, depuis décembre 2019, aux Franciliens achetant différents types de vélos neufs (cargo, pliant…), notamment électriques, une aide pouvant aller de 500 à 600 euros.
Quels types de vélos ?
La version « vélo adapté » n'a pas connu un parcours aussi fluide : d'abord rejetée puis réétudiée par la présidente de Région Valérie Pécresse, elle a finalement été adoptée sur le tard. Cette aide concerne l'acquisition de handbikes, de tricycles et de vélos adaptés aux situations de perte d'autonomie mais également les roues motorisées pour fauteuil roulant manuels, les tandems pour personnes non-voyantes ainsi que les vélos adaptés avec guidons « HCP » permettant l'accès aux promenades avec leurs proches pour les personnes polyhandicapées.
Elle s'élève à 50 % maximum du prix du matériel (vélo et accessoires devant figurer sur la même facture), dans la limite de 1 200 euros. Malheureusement, vu le coût des vélos adaptés, compris entre 3 000 et 10 000 euros, avec un prix médian autour de 6 000 euros, ce « coup de pouce » ne parvient pas à couvrir la totalité de la dépense. La procédure est la suivante : faire l'achat du matériel puis envoyer copie de la facture, avec les autres documents demandés (certificat de conformité du vélo, justificatif de domicile, RIB…), au service de la région.
Aide régionale ou PCH ?
Cette aide peut être couplée avec les circuits de prise en charge habituels des aides techniques liées au handicap (mutuelle, assurance maladie, prestation de compensation du handicap (PCH), ou encore fonds de compensation départementaux qui peut permettre, dans le meilleur des cas, un reste à charge de 10 % maximum…). Le hic, c'est que, la procédure pour ce type de financement diffère, la demande devant être faite en amont, avant l'achat, avec des temps de réponse parfois très longs. Il est donc préférable pour les acquéreurs de faire leur compte avant d'opter pour l'une ou l'autre des solutions ; pour certains, commencer par l'option PCH permet de toute évidence un remboursement peut-être plus long et fastidieux mais au final plus important… à condition d'y être éligible !
Comment ça roule ?
Un document en ligne détaille ce dispositif (en lien ci-dessous) mais il date de février 2020 et ne tient pas compte de certaines modifications intervenues lors de la séance du 8 juillet. Une plateforme dédiée a également été créée qui propose un formulaire pour le remboursement mais elle ne concerne pas les vélos adaptés, au grand dam de Claude Boulanger-Reijnen, vice-président de la Commission transports et mobilités du CESER (Conseil économique social et environnemental régional) Ile-de-France qui a défendu, avec Pierre Serne, élu régional, une démarche plus simplifiée. Pour les vélos adaptés, un document justifiant que le demandeur ne peut pas utiliser de vélo à deux roues classique est demandé ; ce peut-être : la Carte mobilité inclusion (CMI), un certificatif médical ou un avis formulé par un professionnel de santé. Une exigence cependant : s'engager à ne pas revendre le matériel subventionné dans un délai de trois ans. Autre précision : « L'aide sera versée dans la limite de l'enveloppe budgétaire annuelle votée pour cette opération », prévient Ile-de-France Mobilités.
Un dispositif méconnu
Le Groupe alternative écologiste et sociale, qui a porté cette négociation depuis plus d'un an, y voit une « victoire majeure pour les personnes en situation de handicap », assurant qu'il s'agit d'une « première en France ». « Au début, la Région ne voulait pas entendre parler d'autre chose que des vélos traditionnels et n'avait pas envisagé que cela pouvait aussi concerner les déplacements des personnes handicapées, qui sont, plus que tout autres, lésées dans leur mobilité, poursuit Claude Boulanger-Reijen. Il a fallu batailler pour obtenir gain de cause et ne plus faire de distinctions non étayées entre bipèdes, personne à mobilité réduite (PMR) et celles se déplaçant en fauteuil roulant manuel par exemple. »
La prise en compte d'un achat à compter du 1er juillet 2020 est désormais actée mais ce tout nouveau dispositif n'a pas encore bénéficié de la promotion escomptée. « Avec le temps de livraison des matériels, bien peu d'utilisateurs pourront en profiter cet été. C'est dommage ! », conclut Claude Boulanger-Reijnen qui compte donc sur la mobilisation des medias et de l'Association des maires d'Ile-de-France (Amif) pour informer les citoyens concernés. Il espère surtout que ce dispositif inspirera d'autres régions et d'autres pays… Pour que roule l'Europe sans discriminations !