10 millions de personnes, en France, ont des problèmes d'audition. Le chiffre date de 2008 mais le constat reste d'actualité. La moitié ont des difficultés dites « moyennes à totales » qui limitent leur capacité à suivre une conversation. Une partie d'entre elles cumulent ces problèmes d'auditions à d'autres limitations (motrices, intellectuelles, psychiques, cognitives ou visuelles).
En évolution constante
La dernière enquête datait de 1998 et révélait que les difficultés d'audition concernaient plus de 5 millions de personnes en France, dont 300 000 souffraient d'une déficience auditive profonde ou totale. L'évolution du contexte institutionnel (création de l'allocation personnalisée pour l'autonomie en 2002, adoption de la loi handicap du 11 février 2005) mais également l'élargissement de la nomenclature des handicaps (CIF) publiée par l'OMS en 2001 peuvent expliquer cette hausse significative. Mais pas seulement…
Les jeunes menacés
Notre audition semble véritablement mise à mal et de nombreuses campagnes (articles en lien ci-dessous) tentent d'alerter, notamment les plus jeunes, sur les risques et conséquences du bruit à outrance, même si les limitations fonctionnelles auditives moyennes à totales concernent majoritairement des personnes âgées : 59 % des personnes atteintes ont plus de 60 ans et 29 % sont âgées de 75 ans et plus. La perte d'audition devient alors un handicap à part entière avec toutes les conséquences personnelles, sociales et professionnelles que cet isolement peut engendrer.
Où télécharger l'enquête ?
C'est le bilan dressé par l'étude quantitative sur le handicap auditif à partir de l'enquête « Handicap-Santé », publiée par la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) dans la collection Document de travail, Série Études et Recherche, n° 131, août 2014. En 150 pages et six grandes parties, elle passe en revue une multitude d'informations utiles : la définition de la déficience auditive, les aides techniques ou humaines existantes, l'accès à l'école, à l'emploi ou aux loisirs, ou encore la reconnaissance administrative de ce handicap.