Coiffeur, tatoueur, maître-nageur ou photographe animalier… De beaux métiers, certes, mais a priori proscrits pour les personnes déficientes visuelles. Pourtant, un conseiller à l'emploi les énumère face à un candidat aveugle. « Je ne vois pas le problème », répète-t-il à l'envi. « Certains métiers ne sont pas accessibles aux personnes déficientes visuelles. Pour tous les autres, nous ne voyons pas le problème », lui répond l'association Valentin Haüy. « Un métier pour moi », c'est le credo de cette campagne caustique lancée par l'association Valentin Haüy (AVH) à l'occasion de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (du 20 au 26 novembre 2023).
630 000 aveugles ou malvoyantes au chômage
Une façon détournée et ironique de présenter une réalité qui l'est moins : 630 000 personnes aveugles ou malvoyantes sont au chômage, soit 7 sur 10 en âge de travailler (données Agefiph, juillet 2023). Le choix des métiers est déjà restreint mais les réticences des entreprises à l'idée de recruter des candidats handicapés ajoutent un frein supplémentaire. « Un fléau inacceptable », déplore l'association.
Les métiers sont là !
Le numérique pourrait changer la donner, comme l'expliquait en 2022 Raphaël Poitevin, brailliste et employé dans ce secteur : « Le monde de l'informatique est une énorme chance pour l'insertion des personnes déficientes visuelles dans l'emploi. Avant, nous étions cantonnés à des métiers uniquement manuels, basés sur le toucher, comme accordeur ou rempailleur de chaises. Maintenant, il y a de plus en plus de déficients visuels qui intègrent des métiers intellectuels et scientifiques » (Lire : Emploi : le braille menacé par le tout numérique ?).
Avec sa campagne, à découvrir sur Handicap.live, l'objectif d'AVH est clair : les métiers sont là mais il est essentiel de garantir un accès à ces opportunités.