Aveugles et cinéphiles : la solution de l'audio sous-titrage

Hélène Larisch savoure le cinéma à l'oreille. Malvoyante, elle est souvent privée du plaisir de certains films non doublés. Avec son asso Tout en parlant, elle a inventé une solution originale : un audio sous-titrage synchronisé au ciné.

• Par

C'était l'un des films phares de l'année 2020, pourtant marquée par la fermeture des cinémas avec la pandémie de Covid-19. Palme d'or, Oscars, succès planétaire… Cela n'a pas empêché Parasite, un long-métrage coréen, de glaner de nombreuses récompenses. Malheureusement, Hélène Larisch, comme de nombreux autres cinéphiles mal ou non-voyants, n'a pu en profiter. En effet, cinéma et déficience visuelle ne sont pas incompatibles. Pourtant, sans version adaptée, l'expérience leur échappe.

Découvrez notre reportage inédit (en vidéo ci-contre) sur Handicap.live et les réseaux sociaux de Handicap.fr.

Un amour du cinéma contrarié

La plupart des amoureux des salles obscures en situation de handicap visuel pratiquent leur amour du cinéma grâce à l'audio. Or, comment suivre un film étranger non doublé, sauf à être polyglotte ? Hélène Larisch, présidente de l'association Tout en parlant, n'a pas souhaité laisser sa frustration gagner. Elle a décidé de trouver une solution en accord avec son temps : une application capable de proposer un audio sous-titrage synchronisé avec le film diffusé au cinéma. « C'est différent de l'audiodescription pure », précise-t-elle. L'audiodescription décrit les éléments visuels d'un film pour les spectateurs aveugles ou malvoyants, tandis que la version audio sous-titrée (VAST) lit à voix haute les sous-titres d'un film étranger non doublé.

Deux applis disponibles 

Le spectateur télécharge une application (Movie reading ou La bavarde), choisit un fichier audio de sous-titres préenregistrés à écouter via ses écouteurs ou son casque pendant la projection cinématographique. « Ce dispositif n'interfère pas avec l'expérience des autres spectateurs présents dans la salle et s'adapte à tous les cinémas et à chaque séance », assure Hélène Larisch. 30 films ont déjà bénéficié de ce dispositif, leur liste est à retrouver sur les applications partenaires. 

Des voix qui donnent à voir

Des comédiens professionnels, parfois eux-mêmes en situation de handicap, prêtent leur voix afin d'interpréter les dialogues et descriptions nécessaires à la compréhension des films. Des acteurs de renom tels que Mathieu Amalric ou Bérénice Bejo ont participé à l'expérience « pour accroître la visibilité du projet ». 

Un réseau solidaire et bénévole

L'association se concentre sur des films indépendants récents et internationaux sélectionnés pour leur absence de version française. Cette initiative est gratuite, reposant sur un ensemble d'initiatives bénévoles ou gracieuses dans la chaîne des participants, du prêt de studios en passant par les distributeurs et acteurs. 

© Clotilde Costil

Une comédienne avec un casque sur les oreilles assise dans un studio.
Partager sur :
  • LinkedIn
  • Facebook
  • Blue sky
  • Twitter
"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.