Audiodescription : comment ça marche ?

A l'occasion de la Journée nationale des aveugles et malvoyants, le 4 octobre, gros plan sur un dispositif dédié aux personnes déficientes visuelles : l'audiodescription. On en parle avec Aziz et Raphaëlle, deux spécialistes.

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Un service dédié pendant les Jeux de Paris 2024 chez France TV, des spots publicitaires chez M6 et des concerts adaptés aux dernières Francofolies de La Rochelle… L'audiodescription s'infiltre de plus en plus dans le champ audiovisuel et c'est tant mieux ! Car près de 2 millions de Français vivent avec un trouble de la vision, soit autant de téléspectateurs privés d'un accès optimal aux contenus sur grand ou petit écran.

Un travail en binôme

Mais au fait, en quoi ça consiste l'audiodescription ? Y a-t-il un métier dédié ? Quelles études faut-il mener ? Combien de temps prend l'audiodescription d'un film en moyenne ? Quels sont les pièges à éviter pour rendre le film accessible ? Autant de questions que nous avons souhaité poser aux premières personnes concernées : les audiodescripteurs, à l'occasion de la Journée nationale des aveugles et malvoyants, le 4 octobre. Raphaëlle Valenti, comédienne-voix, voyante et Aziz Zogaghi, non voyant, travaillent en binôme.

Attention aux expressions imagées

La première passe des heures à retranscrire tous les détails visuels que les spectateurs malvoyants ou aveugles ne perçoivent pas. « Il faut être doté d'empathie, se mettre un minimum à la place de la personne et s'interroger pour savoir si notre phrase est vraiment compréhensible. Par exemple, quand je dis : 'Cette fille fixe un tableau au mur', il y a plusieurs niveaux de lecture. Elle peut fixer un tableau de peinture avec ses yeux ou le fixer avec des clous. Auquel cas, il faut toujours préciser », affirme Raphaëlle Valenti, qui dit également posséder une bonne maîtrise de la langue française.

Un gendarme de l'image

Autre piège : les expressions idiomatiques. « Il faut à tout prix éviter des expressions comme 'entre chien et loup'. Autant parler directement de crépuscule, c'est plus accessible », complète Aziz, qui lui, intervient en qualité de relecteur et personne concernée. « La relecture est une étape très importante et je ne veux surtout pas savoir de quoi le film parle. Je veux arriver absolument vierge de toute forme de jugement ou d'attente », poursuit-il. Devant son écran, Aziz n'a « que deux canaux » : La voix de la personne qui lit le texte et la bande-son du film. Entre ces deux donnés, il doit comparer à la fois le ressenti de la bande-son et le ressenti des mots. « Il pourrait y avoir des choses manquantes parce que la bande-son ne le dit pas », précise Aziz, se comparant ainsi à un « gendarme de l'image ».

© Canva Los Muertos Crew de Pexels

Un casque audio et un micro.
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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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