Bactérie E.Coli : des gestes simples pour s'en prémunir

160 cas de syndromes hémolytique et urémique liés à la bactérie E. Coli sont enregistrés, chaque année, en France. Un chiffre en constante augmentation qui pourrait être réduit grâce à quelques règles d'hygiène et de consommation.

• Par
Illustration article Bactérie E.Coli : des gestes simples pour s'en prémunir

Dans son service de néphrologie pédiatrique de l'hôpital Robert-Debré (Paris), le docteur Theresa Kwon a soigné sept jeunes patients infectés par Escherichia Coli (ou E. Coli), une bactérie retrouvée dans les pizzas de la marque Buitoni au mois de février 2022 (article en lien ci-dessous). Si six enfants s'en sont sortis a priori sans séquelles, l'un d'eux, âgé de huit ans, est décédé. Passés la colère et les questionnements, l'équipe soignante souhaite informer le plus grand nombre, les consommateurs avant tout mais aussi les médecins généralistes, sur une pathologie encore peu connue, le syndrome hémolytique et urémique (Shu).

Des plaquettes informatives

La prévention est l'un des fers de lance de cette association créée en 2019 par Jérôme Simplot, dont la fille, Capucine, a été victime du Shu onze ans plus tôt. « Aujourd'hui nous éditons des plaquettes (en lien ci-dessous, ndlr) pour sensibiliser le grand public mais aussi les cabinets de médecins », affirme son président. Elles listent les informations majeures sur cette bactérie, de la contamination aux symptômes en passant par les recommandations pour éviter de l'attraper. On y apprend par exemple que les viandes, produits laitiers non pasteurisés, fruits et légumes rincés avec de l'eau contaminée sont susceptibles de transmettre la bactérie une fois ingérés. Cette dernière peut également se propager après un contact avec des animaux porteurs, un environnement contaminé (poulailler, fermes, potager…) ou encore une personne malade. Enfin, les eaux de baignade (lacs, mers, rivières…) peuvent également être porteuses de pollution bactérienne.

Attention à la viande et aux produits non pasteurisés !

Il est toutefois possible de réduire les risques de contamination en adoptant les bons gestes. « Eviter de consommer des produits non pasteurisés comme les fromages au lait cru avant l'âge de huit ans, se laver les mains surtout avant de manger ou après une balade dans les champs, bien cuire les aliments, surtout les viandes hachées, ne pas boire l'eau non traitée ni de baignade, bien laver les fruits et légumes, ainsi que les ustensiles de cuisine », rappelle Jérôme Simplot. Il suffit de deux minutes à 72°C pour tuer la bactérie responsable de tant de maux. Si les produits transformés sont aujourd'hui pointés du doigt à travers les récents scandales sanitaires (pizzas Buitoni, chocolats Kinder, fromages issus du groupe Lactalis), les aliments issus du circuit court n'en sont pas moins épargnés. « Certains parents me disent, 'je ne crains rien car j'achète ma viande chez le boucher du coin'. Votre viande a beau être de bonne qualité, elle peut très bien être contaminée. Tout se passe ensuite pendant la cuisson », indique Jérôme Simplot. « L'idée n'est pas de tomber dans la paranoïa lorsque l'on est parent mais de rester vigilant », poursuit-il.

Des recommandations dans les carnets de santé

Preuve de l'intérêt croissant du sujet, le groupe Facebook de l'association est passé, en l'espace de quelques jours en ce début de printemps 2022, de « 500 à plus de 2 000 membres », selon son président. Prochaine étape : faire inscrire toutes ces recommandations sur le carnet de santé afin d'être accessibles à tous. Le dispositif avait été lancé en phase de test il y a plusieurs années en Ile-de-France mais s'était soldé par un échec « face à une industrie agro-alimentaire très puissante », déplore le docteur Kwon. Dans le modèle le plus récent des carnets de santé proposé par le ministère de la Santé (2018), ces instructions ne sont toujours pas écrites noir sur blanc. On déconseille par exemple la consommation de lait et fromages au lait cru aux enfants de 0 à 3 ans, sans pour autant l'interdire formellement ; de même, il est simplement indiqué que la viande doit être « bien cuite ». « Il faut aujourd'hui que ce soit écrit en gros ! », exhorte Theresa Kwon.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook
"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
Commentaires0 Réagissez à cet article

Thèmes :

Rappel :

  • Merci de bien vouloir éviter les messages diffamatoires, insultants, tendancieux...
  • Pour les questions personnelles générales, prenez contact avec nos assistants
  • Avant d'être affiché, votre message devra être validé via un mail que vous recevrez.