A l'heure où le Grand débat national (article en lien ci-dessous) interroge les Français sur "les économies qui (leur) semblent prioritaires à faire", une étude publiée le 17 janvier 2019 par France Stratégie, organisme rattaché au Premier ministre, apporte sa pierre à l'édifice en proposant plusieurs scénarios.
Toucher aux dépenses sociales
Avec un niveau de dépense publique équivalent à 56,5% de son produit intérieur brut en 2017, la France fait figure de championne d'Europe et le gouvernement s'est fixé pour objectif une baisse de 3 points d'ici 2022 -ce qui représente 65 à 70 milliards d'euros. Une cible "atteignable" pour France Stratégie, qui juge toutefois "peu réaliste" d'y parvenir "sans toucher aux dépenses sociales", d'autant plus que l'exécutif a exclu de rogner les moyens dévolus à l'éducation et au domaine régalien (défense, police, justice).
Trois scénarios envisagés
L'organisme envisage dès lors trois options. La première consiste à réduire drastiquement le "soutien à l'économie" (crédits d'impôts, subventions) et les investissements des collectivités locales, qui seraient "presque divisés par deux". La deuxième repose sur des coupes claires dans les dépenses de santé hors hôpitaux (médecins libéraux, cliniques, médicaments), avec "une part de déremboursements ou de baisse de la prise en charge de soins par la Sécurité sociale". La troisième, présentée comme "plus équilibrée", suppose "d'élargir les économies aux prestations sociales en espèces" (retraites, chômage, famille, pauvreté, logement), ainsi qu'à "l'accueil et l'aide aux personnes" (petite enfance, handicap, dépendance).
Dans ce dernier scénario, "les aides diverses à l'économie marchande baisseraient", ce qui "pourrait constituer la contrepartie d'une baisse des impôts sur la production", précise France Stratégie.