Deux comités ont été créés dans le cadre de l'affaire des bébés nés avec un bras malformé, ont annoncé le 12 février 2019 les ministères de la Santé, de l'Ecologie et de l'Agriculture. Cette création a été préconisée par l'Agence sanitaire Santé publique France et l'agence de sécurité sanitaire Anses, que le gouvernement avait chargées en octobre d'une enquête. Cette proposition figure dans un rapport d'étape transmis le 1er février au gouvernement et rendu public.
Deux comités d'experts
D'une part, un "comité d'experts scientifiques (CES)" devra "identifier et analyser les différentes hypothèses" pouvant expliquer les malformations, parmi lesquelles d'éventuelles expositions à des substances toxiques (alimentation, environnement, médicaments...). "A ce stade, aucune hypothèse n'est privilégiée", souligne le communiqué des ministères. Le comité d'experts, qui tiendra une première réunion début mars, devra également "formuler des recommandations pour la prévention et la prise en charge des cas détectés". Il sera présidé par Alexandra Benachi, professeure de gynécologie-obstétrique à la Faculté de médecine Paris Sud et présidente de la Fédération française des centres de diagnostic prénatal.
Parallèlement, un "comité d'orientation et de suivi (COS) a également été constitué". Sa mission : "assurer un espace de dialogue, d'échange et d'information avec l'ensemble des parties prenantes" (familles, associations de patients ou de défense de l'environnement, professionnels de santé). Présidé par le sociologue Daniel Benamouzig, il se réunira pour la première fois le 21 février.
Dans toute la France
Plusieurs cas groupés de naissances de bébés touchés par ce type de malformations ont été identifiés ces dernières années : dans l'Ain (7 naissances entre 2009 et 2014), la Loire-Atlantique (3 entre 2007 et 2008) et le Morbihan (4 entre 2011 et 2013). Appelée "agénésie transverse des membres supérieurs", l'absence de formation d'une main, d'un avant-bras ou d'un bras au cours du développement de l'embryon représente moins de 150 cas par an en France. Les causes peuvent être génétiques, mécaniques (un problème vasculaire empêche le développement du membre) ou dues à des substances toxiques. En octobre, Santé publique France avait indiqué que les enquêtes n'avaient pas permis de trouver d'explication. Mais les inquiétudes dans les régions concernées avaient poussé le gouvernement à lancer une nouvelle enquête nationale.