"Nous cherchons à trouver des causes à ces malformations et nous allons investiguer tous les cas dans toutes les régions de France, mais il n'y a pas une épidémie ou une augmentation du nombre de cas", a déclaré la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, mardi 22 janvier 2019, en marge de ses vœux à la presse.
Des cas similaires qui inquiètent
La ministre avait été interrogée au lendemain de la révélation de trois naissances en 2016 dans la même partie des Bouches-du-Rhône. "Evidemment ces cas vont être investigués comme tous les cas", a-t-elle commenté. Plusieurs autres bébés touchés par ce type de malformations ont été identifiés ces dernières années : dans l'Ain (sept naissances entre 2009 et 2014), en Loire-Atlantique (trois entre 2007 et 2008) et dans le Morbihan (quatre entre 2011 et 2013).
Des causes multiples
Appelée "agénésie transverse des membres supérieurs", l'absence de formation d'une main, d'un avant-bras ou d'un bras au cours du développement de l'embryon représente moins de 150 cas par an en France. Les causes peuvent être génétiques, mécaniques (un problème vasculaire empêche le développement du membre) ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement voire médicaments).
Pas d'explication
En octobre 2018, l'agence sanitaire Santé publique France avait indiqué que les enquêtes n'avaient pas permis de trouver d'explication pour les cas groupés suspects. Mais les inquiétudes dans les régions concernées avaient poussé les ministères de la Santé et de la Transition écologique à lancer une nouvelle enquête nationale, menée par Santé publique France et l'agence de sécurité sanitaire Anses. "Nous leur avons demandé d'aller enquêter sur tous les cas qui remontent du terrain", a rappelé Mme Buzyn, qui dit avoir "demandé également aux professionnels à ce que tous les cas remontent des hôpitaux via les agences régionales de santé (ARS)".
Deux rapports attendus
Un rapport d'étape doit être publié dans les prochaines semaines. Selon la ministre, il portera sur "la méthode d'investigation", dont les questions à poser aux familles concernées. "Le deuxième rapport, sur l'enquête à proprement parler, nous sera remis au mois de juin. Nous faisons tout pour qu'il apporte des réponses", a assuré Mme Buzyn. "Peut-être qu'il n'y a pas une cause unique et qu'il y a des causes multiples, alimentaire, environnementale ou médicamenteuse", a-t-elle poursuivi. "Il faut revenir au passé de ces femmes lorsqu'elles ont été enceintes : qu'est-ce qu'elles ont absorbé, à quelles substances elles ont été confrontées, qu'est-ce qu'elles ont bu, qu'est-ce qu'elles ont mangé", a-t-elle expliqué, en jugeant que les enquêteurs allaient se livrer à "un travail de fourmi".