PARIS,
Le centre Robert Doisneau, qui a choisi d'exposer en permanence une centaine de clichés du photographe dans les espaces commun du bâtiment, a ouvert ses portes en décembre dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.
Inauguré mercredi par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, il entend notamment répondre à des besoins insuffisamment couverts à Paris.
Dans ses 15.000 m2, vont bientôt se côtoyer 240 personnes réparties entre un Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), un institut médico-éducatif pour adolescents souffrant d'autisme et un foyer d'accueil pour handicapés, avec une unité spéciale pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Quelque 250 salariés (animateurs, aides-soignants assistants sociaux, éducateurs, psychologues...) s'y relaieront.
"On a favorisé la mixité des publics et des handicaps ce qui, sur notre territoire, reste extrêmement rare", explique David Viaud, directeur général de la Fondation hospitalière Sainte-Marie, à l'origine du projet.
Pour ce professionnel du secteur sanitaire et médico-social, "la France n'est pas habituée culturellement à mélanger les différents publics", contrairement aux pays d'Europe du nord par exemple. "Je me suis rendu compte que, bien souvent, les différents professionnels de santé ne se parlaient pas assez", déplore-t-il aussi.
Symbole de ce cloisonnement, "les établissements sont souvent clos et entourés de hauts murs", regrette-t-il.
'Ici, c'est le Club Med!'
Tout l'inverse du centre Robert Doisneau, qui se veut avant tout, un lieu "ouvert" et "accessible" à tous, à l'instar du grand couloir qui traverse le rez-de-chaussée et fait figure de "rue intérieure".
Ici, tout a été pensé pour que les résidents "se sentent bien et chez eux", assure David Viaud.
Une lumière douce irradie des espaces aérés et lumineux, des fauteuils douillets invitent à la détente dans les espaces communs. Dans les chambres, un papier peint design et des luminaires "maison", dépoussièrent l'image habituelle des maisons de retraite.
"Ici, je suis sur un petit nuage, c'est le Club Med !", témoigne Doumouia Maury, victime d'un AVC, qui s'estime "très chanceux" d'avoir emménagé ici. Le personnel "fait tout pour qu'on reste autonome", assure-t-il.
Grâce à la mutualisation prévue des espaces, il pourra bientôt partager des activités ou des ateliers avec les autres résidents.
Trois directrices travaillent sur cette "transversalité", ou la façon de mixer les handicaps et les générations, explique David Viaud.
Mais le centre se veut aussi un lieu d'ouverture sur le quartier, en pleine mutation, afin de "développer le lien social" avec les habitants.
Des commerces de proximité, comme une sandwicherie et un coiffeur, seront bientôt installés au rez-de-chaussée du bâtiment, avec une entrée en son sein et une autre à l'extérieur.
Sur la terrasse végétalisée, un potager doit être partagé entre les différentes structures du centre et les écoliers du quartier seront aussi invités à y jardiner. Outil thérapeutique, ce potager aura ainsi valeur de "lien intergénérationnel".
Sont également en projet des rencontres avec les habitants du quartier, autour de journées portes ouvertes et d'expositions temporaires.