Après l'opération « die in » qui a couché sur le bitume une trentaine de manifestants le 27 mai 2015 (article en lien ci-dessous) à deux pas de l'Elysée, voici une armada de « facteurs » qui s'apprête à livrer un singulier courrier aux députés. Des sacs entiers, à la pelle, à la tonne. Une dizaine de plus de 100 kilos ! Cet imposant chargement sera déposé dans la « boite aux lettres » de l'Assemblée nationale le lundi 6 juillet 2015 par les militants du Collectif pour une France accessible qui réunit une quarantaine d'associations du champ du handicap. Ces besaces renferment les milliers de signatures de la pétition lancée il y a quelques mois sur change.org et portée par le nageur Philippe Croizon. 232 000 au total, avec un objectif de 250 000. C'est malgré tout la deuxième pétition la plus signée depuis le lancement de cette plateforme de pétitions en ligne en France.
La « fameuse » ordonnance
Depuis des mois, le Collectif s'époumone et multiplie les actions pour dire sa colère contre l'ordonnance (n°2014-1090 du 26 septembre 2014) qui repousse les obligations de mise en accessibilité des transports et établissements recevant du public (jusqu'à neuf ans) et introduit des dérogations, parfois sans justifications technique ou économique. Même si la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a abrogé le mardi 24 juin 2015 un amendement du Sénat rendant le logement social difficilement adaptable et a amélioré à la marge le texte initial (notamment sur le tarif des transports à la demande), selon le collectif, cette ordonnance, « en l'état, reste inacceptable ! » Elle sera donc une nouvelle fois examinée par les députés en séance publique.
RV le 6 juillet à 13h devant l'Assemblée
L'action du collectif était initialement prévue le mercredi 1er juillet mais a été déplacée au lundi 6 juillet à 13h (place Edouard Herriot - Paris 7e), suite au report de ce vote à l'assemblée et peut-être aux effets conjugués de la canicule. Le sujet est en effet brûlant et l'ardeur des militants pas vraiment climatisée. C'est, selon le Collectif, après de nombreux allers-retours entre sénateurs et députés, l'ultime « chance » de faire entendre la voix des dix millions de personnes en situation de handicap en France mais aussi celle des personnes gênées dans leurs déplacements (âgées, parents avec poussettes, cyclistes, usagers des transports en commun…). Il a également demandé à être reçu par les présidents des groupes parlementaires pour leur exposer les motifs de leur colère. Pour le moment, seul le Front de gauche a promis son soutien et de ne pas voter cette ordonnance en l'état. Pour cette nouvelle (et dernière ?) épreuve de force, le Collectif appelle à une mobilisation générale. Déterminés à aller au bout, ses militants poursuivront peut-être jusqu'à Matignon.